Ici-bas

Faire ce film avec Jean-Pierre Denis, c’est plonger dans la terre du Périgord et rencontrer un cinéaste Intègre et rare. Dès le début de notre collaboration, Jean Pierre Denis m’a offert cette relation de complicité et de confiance entre un réalisateur et un chef opérateur, que j’aime par-dessus tout.
Claude Garnier, à gauche derrière la caméra, sur le tournage d'"Ici-bas" de Jean-Pierre Denis
Claude Garnier, à gauche derrière la caméra, sur le tournage d’"Ici-bas" de Jean-Pierre Denis

Nous avons regardé des films ensemble, parlé de couleurs, de texture, d’ambiance, de cadre, dans sa jolie maison près de Périgueux. Nous avons sillonné les routes de campagne, envisagé, anticipé les questions, les problèmes me permettant de pénétrer à petits pas ou à grandes enjambées dans son univers.
Nous avons décidé de tourner en Super 35 pour le format. J’ai proposé de filmer avec l’Aaton Penelope en 3 perf, pour sa légèreté et sa maniabilité à l’épaule. En 3 perf, naturellement nous n’avons eu aucun problème. Sous la pluie, dans la boue, au milieu des forêts nous avons pris beaucoup de plaisir à travailler avec cette caméra et ses magasins, sans aucune contrainte et sans perte de temps. J’ai choisi la série Cooke S4 que j’aime beaucoup. Je remercie particulièrement Alain Gauthier de m’avoir déniché une série juste avant le tournage, Transpacam étant en rupture de stock à ce moment-là.

Cette histoire de passion et de déchirements entre une religieuse en proie au chaos de ses sentiments et un prêtre ayant perdu la foi, réfugié dans la résistance, mêle le côté sombre et pesant de l’univers religieux, la blancheur lumineuse de l’hôpital et les couleurs chaudes, empreintes d’une sourde nostalgie, de l’automne. J’ai eu encore une fois beaucoup de plaisir à travailler avec la pellicule Fuji. (Et j’espère en avoir encore l’occasion). Pour magnifier la nature souveraine ou souligner les frémissements de l’âme sur le visage des comédiens, je lui fais parfaitement confiance.

J’ai fait l’étalonnage numérique chez Duboi avec une jeune étalonneuse formidable : Natacha Louis. La liquidation de Duboi qui intervient cette semaine l’a mettra sûrement hors-jeu jeu pour un temps. En souhaitant que ça ne dure pas trop longtemps. Puis nous avons tiré une copie film grâce au talent de l’étalonneur de chez LTC, Pascal Massonneau, que je connais depuis longtemps.
Une belle copie qui a sûrement fait partie des derniers films que Pascal aura suivi puisqu’il a depuis anticipé la fermeture tragique du laboratoire LTC en suivant une formation en informatique. Avec lui, comme avec tant de professionnels de chez LTC c’est toute une sensibilité et une expérience précieuse qui s’en va.

Claude Garnire, derrière la caméra Aaton Penelope
Claude Garnire, derrière la caméra Aaton Penelope


Je remercie de tout mon cœur mon équipe : première assistante caméra Alice Capronnier, chef électro Emmanuel Théry, chef machiniste Julien Monneret, qui m’ont accompagnée tout au long de cet automne pluvieux, collaborateurs précieux et indispensables. Un grand merci aussi à Danielle Malleville qui pour la dernière fois (cf liquidation de LTC en cours) a été la personne rassurante et compétente, l’interlocutrice indispensable des chefs op perdus dans la campagne profonde.

Équipe

Première assistante caméra : Alice Capronnier
Chef électricien : Emmanuel Théry
Chef machiniste : Julien Monneret

Technique

Pellicules : Fujifilm 500T et 250T
Matériel caméra : Transpacam
Matériel électrique : Transpalux
Matériel machinerie Transpagrip
Laboratoire : LTC, TC Scanlab
Etalonneur : Pascal Massonneau
Postproduction numérique : Duboi
Montage image : Télétota
Location nacelles LOxam