Ingmar Bergman nous a quittés

5 August 2007 - Updated : 2/12

Le réalisateur suédois Ingmar Bergman est mort lundi 30 juillet dernier dans sa maison sur l’île de Fårö (Suède). Il était âgé de quatre-vingt-neuf ans.
Il partageait avec son compatriote et proche collaborateur le directeur de la photographie Sven Nykvist une fascination toute particulière pour la lumière et pour sa nature. Il s’en est expliqué dans ses écrits dont nous vous proposons quelques extraits ci-après.

Un visage fortement éclairé, une main levée comme pour une incantation, des vieilles femmes sur une place, quelques mots banals, toutes ces images viennent s’attacher comme des poissons brillants à mon filet, ou, plus exactement, je suis pris moi-même dans un filet dont j’ignore – heureusement ! – la texture.
Ingmar Bergman, Qu’est-ce que faire des films ?, dans les Cahiers du cinéma n° 61, juillet 1956

- Il m’arrive de regretter d’avoir mis un terme à mon travail cinématographique. C’est naturel et ça passe vite. Je regrette surtout ma collaboration avec Sven Nykvist. Cela vient peut-être de ce que nous sommes tous les deux fascinés sans réserve par la problématique de la lumière comme dans un rêve, la lumière vivante, morte, nette, brumeuse, brûlante, violente, nue, soudaine, sombre, printanière, la lumière droite, oblique, sensuelle, contraignante, délivrante, vénéneuse, calmante, sereine. La Lumière.
Ingmar Bergman, Lanterna Magica, 1987

- Nous étions, Sven Nykvist et moi-même, tous les deux fascinés par la nature de la lumière. Lumière douce, lumière menaçante, lumière de rêve, lumière vivante, mais aussi lumière mourante, pure, ouatée, brûlante, violente, crue, imprévisible, déclinante, lumière de printemps entrant par la fenêtre, lumière dirigée, lumière tamisée, sensuelle, agressive, imperceptible, néfaste, pacifique, apaisante. Lumière.
Ingmar Bergman, Images, 1993

Plus d’informations, en suédois..., sur le site de nos confrères de la FSF (Föreningen Sveriges Filmfotografer) ou en anglais sur le site www.ingmarbergman.se consacré au réalisateur.

Ingmar Bergman a tourné plus de quarante de films avec les directeurs de la photographie Gunnar Fischer et Sven Nykvist. Nous ne citerons que les plus marquants : Jeux d’été (1950), La Nuit des forains (1953), Sourires d’une nuit d’été (1955), Le Septième sceau (1956), Les Fraises sauvages (1957), La Source (1959), Le Silence (1963), Persona (1966), L’Heure du loup (1967), Mon île Farö (1969), Cris et chuchotements (1972), Scènes de la vie conjugale (1973) ou encore Fanny et Alexandre qui lui valut un Oscar en 1982.