Jacques Loiseleux, généreux, toujours militant pour la bonne cause

Par Richard Andry, AFC

par Richard Andry La Lettre AFC n°241

Comment parler de Jacques sans le revoir, Caméflex à la main, effectuer un steeple chase entre les fauteuils de la salle de projection de l’IDHEC, alors dirigé par Louis Daquin et sis à l’époque rue des Vignes. C’était la première de ses interventions " caméra " à laquelle j’assistais avec mes camarades de la 26e promotion.

C’était un sacré bon cadreur " à la pogne ", et j’ai pu m’en rendre compte par la suite sur les tournages où j’étais son assistant. Boisset et Pialat, Giovanni, entre autres réalisateurs, surent utiliser ce talent exceptionnel. Je me le rappelle aussi assis à califourchon, à l’envers à l’arrière de la moto de Jules Nies, dans le sillage d’Eddy Merckx en pleine descente sur le tournage de La Course en tête, de Joël Santoni.
Sans oublier Frédéric Rossif et Chris Marker à qui nous allions de temps en temps donner un coup de main. Jacques était généreux, toujours militant pour la bonne cause : contre les esprits étroits, les exploiteurs, les intolérants et les racistes.

Dans les périodes creuses, nous faisions des grandes randonnées en vélo, j’avais du mal à le suivre. Il en avait " sous la socquette ". C’était un costaud.
Il adorait partager ses connaissances et son expérience avec les jeunes. Il y a un an il était parti donner son dernier cours de lumière à l’école de cinéma de Cuba. Sa petite-fille l’accompagnait pour le filmer en action. Elle avait emmené avec eux sa fille de quatre mois. Jacques était ravi d’être avec sa petite-fille et son arrière-petite-fille. Il m’avait confié avoir passé un des plus beaux moments de sa vie en leur compagnie. J’espère qu’un jour nous aurons le plaisir de voir ce film.

Cher Jacques, longtemps infatigable moteur de l’AFC, tu nous manques déjà. Salut l’ami !

Mes pensées sont tournées vers Monique sa femme, Valérie, Isabelle, Thomas ses enfants, et toute sa petite famille.