Je ne rêve que de vous

Après cinquante ans d’image, quoi de mieux que de se retrouver derrière une caméra… à faire des images. Je rejoins donc Laurent Heynemann pour tourner un film qui se passe dans les années quarante, une histoire d’amour entre une femme tellement passionnée par son amant et futur mari, qu’elle le suivra partout jusque dans le pire du pire, un camp en Allemagne. Son amant et futur mari, c’est Léon Blum, donc l’histoire ne sera pas un long fleuve tranquille.
Elsa Zylberstein et Hippolyte Girardot - Photogramme - Mazel Productions
Elsa Zylberstein et Hippolyte Girardot
Photogramme - Mazel Productions

Financement difficile, la productrice Nelly Kafsky se soumet à l’Annexe 3. Il ne vaut mieux pas regarder ses vieux contrats pour ne pas souffrir de la différence des conditions avec celles de ces années fastes.
Temps de tournage réduit à une peau de chagrin, 22 jours, donc pas le droit à l’erreur. Nous avons tenu sans démériter, nous avons fait du vrai cinéma.
Tournage essentiellement financé par la région Hauts de France, donc impératif d’y planter la caméra, même si pas une scène ne se passe dans cette région. Concentration des décors intérieurs dans des grandes maisons de la banlieue d’Arras, quelques fonds verts pour simuler les Pyrénées, et des extérieurs crédibles, à la fois pour l’époque et pour les lieux de l’action.
Le tout dans une ambiance chaleureuse (malgré la canicule !) sans conflits, avec une formidable énergie de chacun. Heureusement Laurent Heynemann est un réalisateur précis et… calme
La cohésion de l’équipe dans de telles circonstances est indispensable et il faut rendre hommage à ceux de mon équipe qui furent exemplaires, compétents et précieux.
Nous tournons souvent à deux caméras, je cadre la deuxième et Laurent me laisse carte blanche pour me glisser dans des axes qui ne gênent pas la caméra principale cadrée (fort bien) par Yves Michaud. Deux assistants caméra fidèles, Flavio Manriquez et Louise Legaye, bons techniciens et bons pointeurs, un troisième assistant vidéo, Hugo Manuelli, et un stagiaire tout neuf, Axell Katomba, tous très efficaces, et à ce rythme de tournage, il faut l’être !
Chef électricien Olivier Rodriguez, que je retrouve avec plaisir. Et son électricienne, Margot Nahi. On n’est pas loin de la parité ! Le chef machiniste lui, vient de Lille, région oblige, et c’est une bonne surprise, il a une bonne expérience.
Belle entente avec le chef déco, Denis Renaud, et le premier assistant réalisateur, Olivier Genêt, indispensable avec un plan de travail si serré.
Les rushes partent chaque jour chez Neyrac, pas de sous pour un préétalonnage, mais l’expérience n’est pas inutile, y compris celle des années argentiques où j’ai baigné pendant quarante ans. Le numérique est bien traité et souvent impossible de savoir si on est en numérique ou en argentique. Tant mieux pour nous et tant pis pour les nostalgiques !

Bande annonce officielle


https://youtu.be/4S2npDdUKww

Équipe

Cadreur : Yves Michaud
Premier assistant opérateur : Flavio Manriquez
Deuxième assistante opératrice : Louise Legaye
Assistant vidéo : Hugo Manuelli
Stagiaire caméra : Axell Katomba
Chef électricien : Olivier Rodriguez
Électricienne : Margot Nahi
Chef décorateur : Denis Renaud

Technique

Matériel caméra : Transpacam (Arri Alexa Mini, objectifs Cooke S4 et zoom Angénieux Optimo 24-290 mm)
Matériel électrique : Transpalux et Cininter (pas de grosses sources de lumières, des LEDs, des HMI et quelques boules chinoises du bon vieux temps)
Matériel machinerie : Transpagrip
Laboratoire et postproduction : Neyrac Films
Etalonneur : Rémi Berge
VFX : AutreChose

synopsis

1940. Janot (Jeanne) Reichenbach abandonne mari et enfant pour lier son destin à celui tragique de l’homme dont elle est éprise depuis l’adolescence alors qu’il est menacé par l’arrivée au pouvoir des artisans de la Collaboration. Elle traversera l’Europe et sacrifiera sa liberté pour épouser l’homme qu’elle aime au camp de Buchenwald où il sera enfermé, et, avec lui, elle survivra à cette épreuve. Cet homme, c’est Léon Blum.