Kings

Le projet de Deniz Ergüven a longtemps été de faire de Kings son premier long métrage. Elle y a beaucoup travaillé et ne l’a mis en pause que le temps de réaliser Mustang dont le succès lui a permis de mener Kings comme elle l’entendait. Le tournage s’est passé presque entièrement dans le quartier de South Central, à Los Angeles, où les évènements de 1992 ont réellement eu lieu.

Deniz raconte la vie dans ce quartier à travers une famille d’accueil d’enfants placés par les services sociaux. Le film présente deux mouvements, une chronique dans cette communauté puis la bascule dans les violences suite à l’acquittement des policiers ayant tabassé Rodney King. Tourner à Los Angeles est un immense plaisir. C’est une tentation réelle que de poser la caméra n’importe où et de faire un plan tant le mélange de modernité joyeuse et de déréliction se perçoit à travers la ville. Beaucoup de couleurs, beaucoup d’architectures différentes, beaucoup de collines qui rendent les plans larges si composés.
Deniz avait fait un énorme travail de documentation et de repérages bien avant le tournage, et avant Mustang même. Elle et Céline Diano, la chef déco française rencontrée sur place, ont jeté les bases du Los Angeles 1992 qui nous intéressait pour le projet. Nous étions peu de Français : Ludivine Doazan, la scripte, Suzanne Marrot, la coach des acteurs, Nicolas Royer, le directeur de prod’ français, Roxanne Fechner, qui a supervisé les effets spéciaux, et Pierre Mertens, le chef opérateur du son belge.

J’ai donc composé mon équipe entièrement américaine en suivant les conseils d’Olvier Gauriat, producteur exécutif sur le film et vivant à Los Angeles. Il était en contact avec un très bon chef machiniste qui travaille régulièrement sur des projets français aux Etats-Unis comme The Artist ou Jimmy P. et c’est lui, Manny Duran, qui m’a fait rencontré celui que j’allais devoir convaincre de m’accompagner, le gaffer Jim Plannette. Je vous laisse découvrir son CV extraordinaire et son talent nous a bien aidés à tourner en intérieur soleil pendant que dehors pleuvaient des trombes d’eau. Le sympathique Patrick Blanchet, Québécois de Santa Monica, a assuré le point, assisté de Carter Smith.

Avec cette équipe talentueuse nous avons essayé de fabriquer un film à mi-chemin entre une méthode disons avide d’improvisation et une méthode américaine sécurisée en tous points. Ça n’a pas toujours été simple.
Au final, nous avons travaillé un peu comme sur Mustang mais avec davantage de moyens et de personnages. Une caméra très libre, souvent à l’épaule, un peu de Steadicam, cadré par Orlando Duguay. Pour la lumière, je voulais quelque chose d’assez brut, qui semble pris sur le vif. J’ai beaucoup travaillé la texture des images, beaucoup cherché ce qui fait sens entre raconter l’époque et raconter l’histoire qui parle surtout de notre époque où la discrimination reste d’actualité.


https://youtu.be/aeY0G4k5NqM

Portfolio

Crew

Los Angeles
Opérateur Steadicam : Orlando Duguay
Focus puller : Patrick Blanchet
2nd assistant caméra : Carter Smith
Gaffer : Jim Plannette
Key grip : Manny Duran

Belgique
Olivier Servais, pointeur, assisté de Laure Portier
Boris Bourgois, chef machiniste
Vincent Piette, chef électricien

Technical

Matériel caméra : Panavision Wallonie / Panavision Hollywood (Arri Alexa Mini, Panavision série C anamorphique)
Matériel machinerie: Killer Grip
Dollies : JL Fisher Inc.
Grues : Chapman / Leonard Studio Equipment, Inc
Remote Heads : Procam Rentals
Matériel lumière : MBS Equipment Co.
Camera Car (le fameux Biscuit) : Allan Padelford Camera Cars
Etalonneur : Yov Moor
Laboratoire : Mopart