Kodak ne développera plus de photos argentiques en France

La Lettre AFC n°162

Cette fermeture est liée à « l’énorme baisse de l’argentique face au numérique », selon le patron du site, Jean-Yves Gannard. « L’argentique a subi une baisse de 15 % en 2004 et de 40 % en 2006. »
Toute l’activité française de développement argentique de Kodak avait été centralisée dans le laboratoire de Kodak depuis la fermeture successive des autres laboratoires du groupe. Il n’a développé que 4,1 millions de pellicules en 2006, contre 22 millions en 2002. Kodak France précise qu’il sera « toujours possible de développer de l’argentique sur du matériel Kodak via les spécialistes en minilab ».

Le groupe américain Eastman Kodak a subi de sérieuses pertes financières depuis 2004. Un plan de réduction des effectifs de 27 000 personnes dans le monde a été mis en place en 2005. La même année, la direction de Kodak Industrie avait annoncé son intention de fermer dans un délai de deux à cinq ans l’unité de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Le site avait été le premier employeur industriel de Bourgogne, avec plus de 3 000 salariés en 1991.
Kodak, qui tirait sa renommée de l’argentique, a beaucoup de mal à s’adapter à l’évolution du secteur, tout comme Fuji ou Agfa. A la fin des années 1990, ils réalisaient encore 70 % de leur chiffre d’affaires grâce à la vente, au développement et au tirage de pellicules. Mais entre 2001 et 2004, les ventes d’appareils photo numériques ont quadruplé. Les fabricants d’appareil photo ont également dû s’adapter : en 2006, les groupes japonais Canon et Nikon ont annoncé qu’ils arrêtaient de fabriquer des appareils argentiques.