L’Appel à des États généraux du cinéma, vendredi 6 octobre 2022, en résumé

Par Gilles Porte, AFC

by Gilles Porte Contre-Champ AFC n°336

Vendredi 6 octobre 2022, des professionnels du cinéma, des organisations et des associations du secteur se réunissent pour lancer un "Appel des États généraux du cinéma". Appel qui fait suite à une tribune publiée lors du dernier festival de Cannes dans Le Monde et intitulée "Les choix politiques de nos institutions fragilisent gravement le cinéma".

Producteurs, réalisateurs, techniciens, étudiants, distributeurs, associations, directeurs de salles de cinéma, organisateurs de festivals, attachés de presse, critiques de cinéma... Combien sommes-nous à descendre d’un train, arrivé un jour durant l’été 1895 ? Cette fois ce n’est pas à La Ciotat que cela se joue mais bien en bord de la Seine, non loin de Notre-Dame. Nous sommes plusieurs centaines à nous interroger devant notre cinéma en proie aux flammes... Devant nos cinémas qui brûlent !

L'Institut du monde arabe - Photo David Quesemand
L’Institut du monde arabe
Photo David Quesemand

Les enjeux de cet appel sont regroupés en trois thématiques :
1 - Insurmontable crise ?
2 - Menaces sur la création
3 - Quelles conséquences dans les salles ?

Tout est enregistré, filmé, cadré, éclairé afin que les différentes interventions puissent être ré-écoutées par la suite en souhaitant qu’elles soient entendues, par celles et ceux qui ont choisi d’être absents aujourd’hui. Les mots de Dominique Boutonnant, président du CNC, avaient cependant le mérite d’être clairs lorsqu’il a répondu à l’invitation des organisateurs :

« Le CNC a pris bonne note de la volonté de certains professionnels et organisations de se réunir, à leur initiative, afin de débattre de diverses questions relatives à l’avenir du cinéma français [...] Ce travail ne portera ses fruits qu’en dehors de la présence des pouvoirs publics en général et du CNC en particulier. » (sic)

A l’AFC, nous sommes nombreux au sein de notre association à se revendiquer "enfants du CNC" et, sans une politique vertueuse et d’exception, comment aurions-nous pu découvrir des films singuliers qui nous ont donné l’envie de nous engager ensuite derrière d’autres films ?

Cet appel avait pour but de :
- Réaffirmer un souci commun de l’exception culturelle et de la pluralité de la création et de la diffusion, dans l’intérêt des publics.
- Rappeler la nécessité de distinguer clairement les filières cinéma et audiovisuel…
- Lutter contre la concentration dans tous les secteurs.
- Dire l’urgence d’une concertation large de la profession.

La journée du 6 octobre avait débuté par l’intervention remarquée de notre ancien ministre de la Culture, Jack Lang, à qui une exception doit tant. Jack Lang, qui avait annoncé à l’assemblée, en direct, que le prix Nobel de littérature venait d’être décerné à Annie Ernaux dont le roman Les Années, débute par ces mots : « Toutes les images disparaîtront ». Étrange ironie.
Si l’invitation du 6 octobre, à l’ensemble de la filière, pour initier une réflexion collective et trouver des solutions à la crise présente, a bien été un succès, souhaitons, trois semaines après - sans aucun signe des pouvoirs publics - que le CNC et le ministère de la Culture entendent cette mobilisation exceptionnelle d’artistes, de techniciens et d’indépendants œuvrant chaque jour auprès du public, dans la presse, les salles de cinéma, les écoles et les festivals afin qu’ils convoquent au plus vite ces États généraux du cinéma que nous réclamons.

Vous pouvez retrouver l’enregistrement intégral (ou pas) de ces échanges sur les trois thématiques en cliquant sur ce lien AFC pour voir la captation avec ses différentes capsules.

Et / ou prendre connaissance de la manière dont les différents médias ont relaté l’événement en cliquant sur ce lien vers Google Drive

  • Consulter le site Internet de l’Appel à des États généraux du cinéma.