L’Enquête

Le scénario de L’Enquête décrit le parcours semé d’embuches du journaliste Denis Robert pour dénoncer le fonctionnement opaque de la société Clearstream. Sa quête de vérité va le conduire, ainsi que le juge Van Ruymbeke, au cœur de la fameuse " affaire Clearstream ".

Après un long travail sur le sujet, Vincent Garenq, que je retrouvais avec plaisir, retrace, dans son scénario, avec une grande limpidité, les ramifications complexes de ces affaires.
Le film s’est tourné au Luxembourg, à Taïwan, en Belgique et à Paris, pendant neuf semaines, et c’est Gilles Lellouche qui s’est glissé dans la peau de Denis Robert.
Nous sortions du film Présumé coupable, à l’esthétisme noir, avec une image contrastée et granuleuse, proche de la texture de certains films de Depardon.

Vincent, pour L’Enquête, avait le désir d’une image plus colorée et moins radicale dans sa forme mais il n’était pas question d’obtenir des images trop léchées. Nous voulions garder une certaine liberté et je suis reparti avec une caméra à l’épaule qui suit le personnage et reste à son niveau pour mieux appréhender l’avancée de son enquête. Nous avons écarté les voitures travelling, dolly ou Steadicam pour ne pas avoir de mouvements trop " parfaits ".
Je me suis inspiré de Panique à Needle Park, de Jerry Schatzberg, du film Le Récidiviste, d’Ulu Grosbard, et du photographe Paul Graham. Nous voulions nous approcher de ce style assez réaliste sans tomber dans l’esthétisme brut du documentaire.

Le principe était d’avoir l’impression que les décors n’avaient pas été éclairés.
Vincent Garenq est un réalisateur qui apprécie de tourner dans des basses lumières et est à l’aise avec les images à fort contraste.
Sur son film précédent, j’avais pris des risques dans la sous-exposition de plusieurs séquences de nuit (avec l’Aaton Penelope 35 mm 2 perf). L’attente du développement des rushes était parfois stressante. Ces risques sont nettement plus mesurés maintenant avec une Alexa qui vous sort un résultat immédiat.

J’avais la contrainte de ne pas pouvoir placer de projecteurs dans les décors car nous nous laissions la liberté de tourner sur 360 degrés. En intérieur jour, la lumière ne provenait que de l’extérieur et plusieurs séquences, comme celle de la commission parlementaire, au Palais Bourbon, sont filmées sans ajouts.
Pour éclairer les séquences de nuit, je me suis servi des sources lumineuses intégrées dans le décor comme les lampes et les écrans d’ordinateur. J’ai découvert sur ce film les projecteurs à LEDs Smartlight Motion SL1 que j’ai beaucoup utilisés pour la douceur de leur rendu sur les peaux.

Nous avions un rythme soutenu et j’avais, à mes côtés, le chef électricien Patrick Rebatel et le chef machiniste Temoudjine Janssens, qui ont toujours trouvé des solutions adaptées pour tourner dans les 80 décors du film. Une deuxième caméra, opérée par Jako Raybault, est intervenue pour les nombreuses séquences de confrontation. Une belle équipe caméra, menée par Guillaume Dreujou, m’a laissé une liberté inestimable dans les mouvements de caméra.

Production : Nord Ouest, Christophe Rossignon, Philippe Boëffard et Eve Machuel
Directeur de production : Laurent Sivot
Postproduction : Julien Azoulay
Décoration : Véronique Sacrez
Costumes : Catherine Marchand

Dans le portfolio ci-dessous, quelques photogrammes issus du film L’Enquête.

Équipe

Caméra B : Jako Raybault et Eric Brun
Chef électricien : Patrick Rebatel, assisté de Patrick Renault et d’Antoine Bellem
Chef machiniste : Temoudjine Janssens, assisté de Guenael Pinson
1er assistant opérateur : Guillaume Dreujou, assisté de Myriam Amouri et Tanguy Boulanger

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga (Arri Alexa ProRes 2K, série Master Prime, zoom Angénieux HR 25-250 mm)
Matériel lumière : Transpalux
Matériel machinerie : Key Grip Systems
Laboratoire : Espera Films
Etalonneur : Fabrice Blin
Effets spéciaux : Alain Carsoux