L’Insas, à Bruxelles, un établissement à (re)découvrir

La Lettre AFC n°274

L’ENS Louis-Lumière et La fémis, écoles de cinéma reconnues en France et hors de nos frontières, font parfois l’objet d’articles paraissant dans la grande presse. Le supplément du Monde du jeudi 23 mars 2017, intitulé "Universités & grandes écoles", a publié un dossier consacré aux études dans les grandes écoles à l’étranger. En particulier à l’Insas, l’école de cinéma « Bruxelles touch » sœur des deux établissements français.

Le Monde, 23 mars 2017

"Quatre établissements à découvrir en Europe"
Art, ingénierie et haute administration, ces écoles aux filières originales et prestigieuses séduisent de nombreux étudiants français.
Tous les pays recèlent quelques pépites qui rayonnent au-delà des frontières et justifient une expatriation académique. Zoom sur quatre écoles européennes d’excellence qui, chacune dans son domaine, valent le déplacement. [...]

Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (Insas) : la "Bruxelles touch"
En premier lieu, ne pas se tromper sur la prononciation de l’acronyme. l’Insas ne se dit pas « Ine’ssas » mais bien « In-sas ». « Ce sont les Français qui font l’erreur au début », explique Siham Hinawi, amusée. Comme 65 % des élèves de l’école, cette étudiante de 24 ans, en master 1 de réalisation cinéma, vient en effet de l’Hexagone. « Nous avons 80 % de Français qui passent le concours », précise le directeur, Laurent Gross.
Comment expliquer le tropisme de nos jeunes compatriotes pour cette école belge qui propose des formations aussi bien aux métiers du cinéma (réalisation, scénario, montage, image...) que du théâtre (interprétation, mise en scène, scénographie...) ? « Aux journées portes ouvertes, j’ai tout de suite ressenti le côté plus humain, moins snob de l’Insas que dans certaines écoles françaises », raconte Siham Hinawi. « Cela s’est confirmé au moment du concours d’entrée. Face à moi, j’avais des examinateurs qui ne considéraient pas que, si nous échouions, cela signifiait que nous étions nuls. »

Laurent Gross confirme que son établissement promeut une approche différente des établissements français. « La France a beau être une république, elle reste néanmoins plus monarchique que nous, qui avons un roi ! Le rapport à la hiérarchie, la prégnance du dogme en matière culturelle y restent assez forts. »
Ce n’est sans doute pas un hasard si C’est arrivé près de chez vous, de Rémy Belvaux, film coup de poing du début des années 1990, a été réalisé au sein de l’école dans le cadre d’un travail de fin d’études.

Siham Hinawi apprécie cette grande liberté, tout comme le "style Insas" qu’elle définit « très porté par le documentaire » : « Nous sommes encouragés à travailler sur la réalité, sur ce que nous avons vécu. » Autre point positif : la taille humaine de l’endroit qui permet d’établir de véritables relations avec les enseignants. Avant elle, Virginie Efira, Charles Berling, version interprétation, ou Jaco Van Dormael, Bruno Nuytten, côté réalisation [et avant tout image pour ce dernier], ont été séduits par l’école.

Les titres des trois autres articles :
- Royal College of Art, alchimie londonienne
- Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) : l’autre X
- Collège d’Europe : l’ENA européenne à Bruges.

(Enquête réalisée par Sophie Blitman, Jessica Gourdon et Joséphine Lebard pour le supplément du Monde)