L’éditorial de la Lettre 211 de juillet-août 2011

par Caroline Champetier, AFC
Osons, osez, ils osent bien !
Nous avons participé le 14 juin à une réunion de l’Inter-Associations à la Cour des comptes avec le médiateur de la République sur la question de la convention collective et un de ses points d’achoppement, à savoir le seuil des films dits de la diversité, fragiles, sous-financés, (selon le point de vue où on se place) où les producteurs seraient autorisés à certaines conditions* à réaménager l’échelle des salaires.
Si le médiateur, considérant que le cinéma est devenu une zone de non-droit, nous a conviés à cette réunion, c’est qu’il souhaitait notre avis, nous le lui avons donné.

Ce seuil de 4 millions d’euros autoriserait pour nous une bascule grave dans le sous-financement des films dont la fabrication, et particulièrement les salaires techniciens, les conditions des prestataires et les choix techniques, continuerait d’être la seule variable d’ajustement de ce sous-financement.
Cela ne remettra jamais en cause l’engagement de la plupart d’entre nous à soutenir des films nécessaires.
Nous avons à nous déterminer, à nous exprimer, à nous organiser pour avancer des propositions constructives qui feront le paysage technique et humain du cinéma de demain.

Sur un autre front et suite à la proposition du CNC de sortir des normes de projection numérique SF 27100, la clause sur les écarts de luminance, qui crée un boulevard pour la généralisation des écrans métalliques ou à gain, nous avons impulsé un mouvement des associations de réalisateurs SRF, ARP, SACD, ACID qui ont répondu présentes avec une forte détermination et solidarité pour ce qui est de l’intégrité de l’image donc de l’œuvre cinématographique en salles**.
Nous étions reçus par le CNC le 1er juillet.
Cette alliance est historique, elle signe l’engagement de ceux qui font les films pour la qualité et le respect que nous devons aux spectateurs. Qui dira que nous n’osons pas ?

* La masse salariale des personnels techniques devrait être au moins égale à 18 % de ce budget prévisionnel.
La masse salariale effective brute (hors réalisateur) des personnels techniques devrait être au moins égale à 80 % d’un poste regroupant : les droits artistiques, le salaire producteur, les rôles principaux, le salaire réalisateur, les commissions des agents artistiques. (Ce critère a pour objet de fixer un plancher pour la part que doivent représenter les salaires des équipes techniques dans le budget du film par rapport à la part des autres postes).

** Lire ou relire le communiqué de presse commun.