L’éditorial de décembre
L’équité et la décence
par Mattieu Poirot-Delpech, AFCParmi les propositions, on trouve un chapitre consacré à l’" Inflation du cachet des acteurs " dans lequel on envisage de créer la catégorie des " films solidaires " (« ou " film mesuré " ou " film équilibré " ou " film décent ", la meilleure formulation reste à trouver »). D’après ce texte, « un film serait considéré comme " solidaire " dès lors que le cachet (salaires + BNC) d’un acteur (calculé par jour de tournage) ne dépasserait pas 30 fois ou 40 fois le minimum syndical acteur (autour de 360 euros). » Cela représente aussi 70 ou 95 fois le salaire le plus bas de la grille syndicale des salaires du cinéma qui avoisine les 153 euros journalier.
Un rapport de 1 à 95 serait donc considéré comme " mesuré ", " équilibré " ou " décent " selon « la meilleure formulation qui reste à trouver »… Pourquoi pas " éthique " ou " équitable " pendant qu’on y est ?
Pendant ce temps, les Suisses occupent leurs week-ends à des votations. Ils adorent ça. Le 24 novembre, les électeurs devaient se prononcer sur l’initiative « 1:12 – Pour des salaires équitables » lancée par la Jeunesse socialiste suisse (JSS). Cette initiative devait conduire à la limitation des salaires des patrons à douze fois le salaire le plus bas de leur entreprise. Presque deux tiers des électeurs suisses ont voté contre.
Petit conseil d’un membre de l’AFC aux doux rêveurs de la Jeunesse socialiste suisse : la prochaine fois, essayez avec 1:100, ça aura plus de chances de passer…
C’est une tâche ardue que celle de mesurer l’équité et la décence !