"L’œil caméra de Renato Berta", à écouter sur France Culture

Rencontre avec avec un maître de la prise de vues

Contre-Champ AFC n°325

"Plan Large", magazine dans lequel Antoine Guillot propose sur France Culture de grands entretiens avec les artistes qui font le cinéma d’aujourd’hui, avait invité, samedi 30 octobre 2021, le directeur de la photographie Renato Berta, AFC. Pour lui, « le cinéma, c’est composer avec le réel » et « chaque film a une cohérence propre ».

France Culture présente ainsi l’émission :
« Je crois que le cinéma naît à partir du moment où on ne peut exprimer une chose qu’à travers des images en mouvement, et donc à travers cette technique qui consiste à enregistrer ce qu’il se passe à l’intérieur d’un cadre pendant une certaine durée en travaillant sur le temps et l’espace. Ce travail sur le temps et l’espace, c’est ce qui, à mes yeux, fait qu’il y a des plans et donc du cinéma dans un film. » Cette tentative, très pertinente à nos yeux, de définir ce qui fait cinéma, et l’importance qu’elle donne au plan, ne pouvait que nous donner envie, à Plan Large, de rencontrer son auteur, Renato Berta.

Renato Berta, l’homme aux 120 films
Son nom apparaît, sous le beau nom de "image", parce qu’il n’aime les termes ni de "directeur de la photographie", ni de "chef opérateur", dans le générique de plus de 120 films, dont bon nombre ont marqué 50 ans d’Histoire du cinéma. Il aime ce qui interroge, et il met en scène ses recherches et ses doutes, plus que ses certitudes, et ses rencontres avec tous ces films et cinéastes qui "ont fait bouger [son] regard, et parfois même [sa] vie" dans un passionnant livre de mémoires, Photogrammes*, issu de conversations avec le scénariste et réalisateur Jean-Marie Charuau, et paru chez Grasset. Renato Berta est notre invité aujourd’hui dans Plan Large.

Dans les années 1970, fraîchement diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, l’École de cinéma de Rome, Renato Berta a accompagné, à l’image, ceux qui étaient en train d’inventer le cinéma suisse : Alain Tanner, Michel Soutter, Francis Reusser, Daniel Schmid. C’était un territoire vierge, et tout était à inventer…

« J’ai eu une chance énorme de tomber au bon moment, au bon endroit. Toute ma vie de cinéma, de collaborateur a été faite et organisée par des rencontres. J’ai rencontré Alain Tanner en 1968, juste quand il cherchait un opérateur pour tourner Charles mort ou vif et hop, on a tourné ce film qui aura un succès considérable. Puis derrière on tourne La Salamandre, qui aura un succès encore plus important... J’ai commencé très jeune, à 25 ans, et on faisait des films avec les moyens qu’on avait. Ce qui me paraissait très important, c’est qu’on ne se posait absolument pas la question d’avoir plus de moyens. On tournait en 16 mm, je me suis acheté une caméra parce qu’on n’en trouvait pas en location, et c’étaient des tournages que je définis comme très cohérents. Je n’avais pas l’impression de subir, au contraire, on avait l’argent qu’on avait et on trouvait une cohérence propre au film, chose qu’il faut trouver indépendamment de l’argent qu’on a, et cela nous donnait une liberté de création absolument phénoménale. » Renato Berta

* Photogrammes

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