La Femme bourreau
Paru le La Lettre AFC n°251
Le film est en noir et blanc, mais je ne sais plus si c’était du négatif ou de l’inversible, ni dans quel labo c’était développé. Pas de machino, ni d’électro (on devait avoir trois ou quatre floods de 500 W en tout) et je ne sais plus qui était assistant opérateur, ni même s’il y en avait un.
Je suis assez épaté qu’il y ait une sortie maintenant. A l’époque, je ne pouvais évidemment pas signer la photo de ce film, puisque je n’avais pas l’ombre d’un début de la moindre carte professionnelle. Je n’ai pu avoir une dérogation pour faire un court métrage, après m’être fait jeter trois fois par la commission du CNC, que deux ans plus tard, et la carte de directeur de la photo, dix ans plus tard, en 1978.
Le film est un polar légèrement gore et légèrement sexy, fait avec vraiment des "bouts de ficelles". Le bourreau officiel de la République, notre décapiteur diplômé, se travestit nuitamment en femme pour aller violer et assassiner des prostituées dans les rues de Pigalle. Il est traqué et finalement abattu par une séduisante commissaire de police dont il était en fait amoureux.
A noter que devrait être programmé en même temps un court métrage du même réalisateur, dont j’ai également fait l’image, et tourné (en 35 mm) deux ans plus tôt !
Ce court métrage surréaliste, audacieux, insolent, parfois carrément scato, longtemps interdit par la censure, s’appelle Tristesse des anthropophages.
Signe des temps, le CNC vient de contribuer à sa rénovation, tout peut arriver ! Pour moi, tout çà est bien loin, de la poussière, des fantômes, de l’argentique...