La Tête en friche

Ce film est l’histoire d’un homme, la cinquantaine et presque analphabète, qui va faire une rencontre improbable avec une institutrice à la retraite. Cette rencontre va bouleverser sa vie.
Jean Becker est très exigeant. A chaque instant il recherche la vérité et le naturel. Pour y parvenir, il rejette tout ce qui lui apparait artificiel et fabriqué. Cela donne un cinéma émouvant ancré dans la tradition, basé sur les sentiments humains et sur le jeu des comédiens auxquels il est très attaché.
En attendant le passage d'une fausse teinte - Jean Becker, Arthur Cloquet et Philippe Porte, chef électricien, sur le tournage de <i>La Tête en friche</i><br class='manualbr' />Photo Nathalie Eno
En attendant le passage d’une fausse teinte
Jean Becker, Arthur Cloquet et Philippe Porte, chef électricien, sur le tournage de La Tête en friche
Photo Nathalie Eno


Sa méthode de travail consiste à tourner en plans séquences. On tourne la scène en plan large, ensuite en plan moyen et enfin en plan serré. Les mises en place sont légèrement réajustées en fonction des focales.
Il utilise deux caméras à l’épaule en permanence (95 % des plans) qui font le champ et le contre-champ. Cela impose évidemment des contraintes fortes au chef opérateur. L’éclairage du champ et du contre-champ en même temps complique sensiblement le travail. Outre les difficultés de maintenir une unité de style de lumière dans tous les axes, ce système interdit la plupart du temps l’utilisation de projecteur sur pied, ce qui engendre des prelights et des installations un peu plus lourdes.

Mais cette technique apporte au metteur en scène des avantages non négligeables. Les acteurs sont toujours à l’image. Il est évident qu’un acteur ne s’implique pas de la même manière lorsqu’il est à l’image ou quand il donne la réplique hors champ à côté de la caméra. Quand les deux acteurs sont à l’image, cela donne une force au jeu car ils se nourrissent du jeu de l’autre.
D’un point de vue plus technique, cette méthode réduit beaucoup les problèmes de raccord de jeu. Le mouvement d’un acteur dans un champ est toujours raccord avec celui de l’acteur du contre-champ. On facilite ainsi le montage. Sa longue expérience du film publicitaire lui a apporté une connaissance très pointue du montage.

Arthur Cloquet et Jean Becker mettent en place un plan - Sur le tournage de <i>La Tête en friche</i><br class='manualbr' />Photo Nathalie Eno
Arthur Cloquet et Jean Becker mettent en place un plan
Sur le tournage de La Tête en friche
Photo Nathalie Eno


Il connait bien l’image. Il a un sens naturel du placement des caméras et de la composition du cadre. Il faut donc se laisser guider.
Une grande partie de La Tête en friche se déroule en extérieur. Pour le chef opérateur, il est important de s’entendre avec le metteur en scène pour décider des options à prendre pour la journée. Le choix des axes de tournage est primordial. Jean est extrêmement attentif à la météo et aux conditions dans lesquelles nous allons devoir travailler. C’est un plaisir de collaborer avec quelqu’un qui considère que la lumière est un élément essentiel de la scène.
Ce fut un bonheur de retrouver Gérard Depardieu qui a été particulièrement agréable et disponible. Son travail est remarquable.
C’est un beau film, qui parle des gens comme Jean Becker sait si bien le faire.

Jean Becker et Arthur Cloquet - Sur le tournage de <i>La Tête en friche</i><br class='manualbr' />Photo Nathalie Eno
Jean Becker et Arthur Cloquet
Sur le tournage de La Tête en friche
Photo Nathalie Eno

Ce film ne comporte pas d’effets spéciaux ou de trucages particuliers.
Il a été tourné entièrement dans la ville de Pons en Charente-Maritime. Sauf une séquence, qui illustre un passage de La Peste de Camus, qui a été tournée dans la région parisienne chez Pierre Cadéac, spécialiste des animaux (rats).

Produit par ICE3, Louis Becker
D’après le roman de Marie-Roger Sabine La Tête en friche
Scénario et adaptation : Jean-Loup Dabadie et Jean Becker
Directeur de production : Bernard Bolzinger
Musique : Laurent Voulzy
Montage : Jacques Witta
Décor : Thérèse Ripaud
Son : Jacques Pibarot

Équipe

Cadreur : Berto (Glibert Lecluyse)
Cadreur supplémentaire : Patrick Deranter
1ers assistants opérateurs : Maxime Heraud, Olivier Fortin
2es assistantes opératrices : Maguelonne Pochon, Mélanie Sanchez
Assistant vidéo : Alexis Robin
Chef électricien : Philippe Porte
Chef machiniste : Joël Paupardin
Technicien Technocrane : Antoine Vidal
Directeur des productions : Didier Dekeyser
Responsables tournages et rushes : Patrick Langenfeld et Thierry Gazaud
Responsable postproduction : Guillaume Parent
Etalonnage rushes : Daniel Seguinaud

Technique

Pellicules : Kodak 5219 T et 5207 D
Matériel caméra : Panavision Alga Techno, 2 caméras Arricam Lite, 3 perfos,
Optiques : série Cooke S4
Matériel électrique : Transpalux
Matériel machinerie : Camagrip, KGS Panagrip, Loumasytems
Laboratoire : Eclair
Etalonnage numérique final : Philippe Boutal