La production cinématographique en 2009

Maintien de la production française à un niveau élevé
En 2009, l’activité de production de films cinématographiques se maintient à un niveau élevé, proche de celui de 2007. 230 films ont été agréés, soit 4,2 % de moins qu’en 2008 (- 10 films). Ce léger recul ne concerne que les films d’initiative française (182 films en 2009, contre 196 en 2008). Le nombre de films à majorité étrangère progresse légèrement (+ 4 films). En 2009, la production française compte 195 films de fiction, 30 films documentaires et 5 films d’animation.
Changes in the number of films - Source CNC
Changes in the number of films
Source CNC


1,1 milliard d’euros d’investissements
Après une année 2008 atypique (avec trois films à plus de 40 millions d’euros), les investissements dans les films agréés sont en recul de 26,3 % en 2009 et atteignent 1,10 milliards d’euros, soit un niveau proche de celui de 2006 (1,15 milliards d’euros).
Les investissements dans les films d’initiative française baissent de 26,3 % pour atteindre 927,5 millions d’euros alors que le nombre de films recule parallèlement de 7,1 %. Cette évolution résulte d’une diminution du nombre de films à plus de 10 millions d’euros dont les devis cumulés baissent de 320,1 millions d’euros, ce qui explique 96,5 % de la diminution totale des investissements en 2009. L’ensemble des sources de financement est en recul. Toutefois, dans ce contexte, le poids des aides du CNC se renforce (9,9 % du financement des films d’initiative française, contre 7,6 % en 2008) ainsi que celui des aides des collectivités territoriales (1,8 % en 2008, 2 % en 2009).

Diminution des investissements en provenance des chaînes de télévision et des mandats
Les investissements des chaînes de télévision dans les films agréés diminuent globalement de 13,1 % à 314,8 millions d’euros. Ceux des chaînes à péage sont en recul de 6,5 % à 203,9 millions d’euros. Les investissements des chaînes en clair enregistrent une baisse de 23,1 % en 2009 pour atteindre 110,9 millions d’euros. Il faut néanmoins être prudent dans l’analyse de ces chiffres, compte tenu du décalage entre le calendrier des obligations des chaînes (engagements financiers annuels auprès du CSA) et celui du CNC (lié à l’agrément des investissements). Ces évolutions résultent pour partie d’un tassement des assiettes de contribution de certaines chaînes. Le financement des films agréés par des mandats d’exploitation diminue de 56,7 % à 149,5 millions d’euros en 2009. Cette baisse s’explique notamment par la structure de production des films (moins de films à plus de 20 millions d’euros). La diminution concerne principalement les mandats étrangers qui perdent plus de 90 % de leur valeur par rapport à 2008. Cette évolution traduit également le contexte économique difficile à l’international observé depuis la fin de l’année 2008.

Un nombre record de premiers et deuxièmes films d’initiative française
Le nombre de premiers films et de deuxièmes films progresse pour atteindre respectivement 77 films et 37 films (74 films et 31 films en 2008). Les premiers et deuxièmes films représentent 62,6 % des films d’initiative française.

Bipolarisation moins marquée de la production
L’année 2009 est marquée par une réduction de la bipolarisation des devis de production. Le nombre de films d’initiative française à moins de 1 millions d’euros diminue (- 16 films), tout comme celui des films à plus de 7 millions d’euros (- 14 films). Le nombre de films dont le devis est compris entre 1 millions d’euros et 7 millions d’euros progresse (+ 12 films).
En 2009, les films d’initiative française dont le devis est supérieur à 7 millions d’euros recueillent 62,7 % des financements (74,5 % en 2008) alors qu’ils représentent 25,3 % des titres. Le resserrement des devis de production s’illustre également par une baisse de 20,7 % du devis moyen des films d’initiative française à 5,10 millions d’euros en 2009.

Coûts des films d’initiative française


Le CNC réalise chaque année deux études distinctes sur les coûts de production et les coûts de distribution des films d’initiative française.

Distribution of funding - Source CNC
Distribution of funding
Source CNC


Les coûts de production des films en 2009
175 films, 873,8 millions d’euros de dépenses
Cette étude est réalisée à partir des coûts de production définitifs des films ayant reçu un agrément de production, c’est-à-dire une fois le tournage du film achevé. En 2009, 175 films d’initiative française (tous genres confondus) ont reçu un agrément de production (5 films de plus qu’en 2008), soit un volume de dépenses de 873,83 millions d’euros (901,58 millions d’euros en 2008). Aucun film ne présente un coût de production supérieur à 30 millions d’euros (2 en 2008).
Il convient de rappeler que le périmètre de cette étude est différent de celui du bilan annuel de la production cinématographique qui s’attache à l’année d’agrément des investissements et non à celle de l’agrément de production. Or, il se passe en moyenne 18 mois entre les deux agréments. Ainsi, seuls 4,3 % des films analysés dans cette étude sur les coûts de production ont reçu l’agrément des investissements en 2009.

Dépenses de fiction : part de l’interprétation en recul
Le coût moyen d’un film de fiction ayant reçu un agrément de production en 2009 s’établit à 5,73 millions d’euros, soit 0,2 millions d’euros de moins qu’en 2008. Sur l’ensemble des films de fiction ayant reçu l’agrément de production en 2009, la structure des dépenses se caractérise par une part plus forte de dépenses captée par les rémunérations (56,3 % en 2009, 54,7 % en 2008) et une part légèrement moins importante consacrée au tournage (30,4 % en 2009, 31 % en 2008) et à la technique (13,3 % en 2009, contre 14,3 % en 2008).
En 2009, le poids de l’interprétation dans le coût des fictions se réduit. A 11,4 % des coûts totaux, il atteint son niveau le plus bas des sept années étudiées (12,9 % en 2008). Ce recul est lié aux rôles principaux dont les dépenses diminuent de 19,1 %. Ils représentent en moyenne 6,8 % du coût total d’un film en 2009 (8 % en 2008).

Effet relocalisant du crédit d’impôt cinéma pour les films de fiction
A partir d’un échantillon de films légèrement différent de celui du reste de l’étude, la structure de coûts des films bénéficiant du crédit d’impôt et de ceux qui n’en bénéficient pas est analysée. Elle confirme l’effet localisant du crédit d’impôt. En effet, en 2009, les films bénéficiant du crédit d’impôt réalisent 4,5 % de leurs dépenses à l’étranger, contre 42,7 % pour les films sans crédit d’impôt. Ceci se confirme dans l’analyse des dépenses par poste des films avec crédit d’impôt : plus de 90 % des dépenses sur les postes les plus couramment délocalisés sont réalisés en France. En 2009, le montant total définitif du crédit d’impôt s’élève, pour les films considérés, à 37,20 millions d’euros.

Les coûts de distribution des films français en 2008
L’étude porte sur un échantillon de 844 films d’initiative française sortis en salles entre 2004 et 2008. Le coût moyen de distribution d’un film de fiction s’établit à 689,4 K euros en 2008. Il est stable par rapport à celui des films distribués en 2007.

La part des frais de laboratoire est en progression
La part des frais de laboratoire s’accroît en 2008 (32,6 %, contre 31,3 % en 2007), en particulier pour les films dont la combinaison de sortie est supérieure à 50 copies. Le premier poste de dépenses demeure celui des achats d’espaces publicitaires (affichage, cinéma, internet, presse, radio, télévision). Il capte 43,2 % des coûts totaux de distribution en 2008 (45,3 % en 2007).

La structure des coûts de distribution est corrélée à la combinaison de sortie
La structure des coûts de distribution d’un film d’initiative française varie selon sa combinaison de sortie. Ainsi, en deçà de 100 copies, les dépenses techniques et de promotion (frais de laboratoire + frais divers) représentent plus de la moitié des coûts de distribution (56,3 % en 2008). Cette part s’accroît à mesure que le nombre de copies diminue.

Ces études sont disponibles en intégralité sur www.cnc.fr

Sources CNC