La production cinématographique et le coût des films en 2019, deux études du CNC

Le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) a publié, fin mars, deux études sur le cinéma en 2019 : l’une dresse un état des lieux de la production cinématographique et l’autre, des coûts de production des films d’initiative française. On remarquera un nombre de films agréés stable mais une baisse significative des coûts de production de l’ensemble des genres de films, de même qu’une nette baisse de la part des dépenses techniques.

La production cinématographique en 2019
- Le nombre de films agréés est stable à 301 films (+0,3 %). Le nombre de films d’initiative française est en légère hausse à 240 films (+1,3 %, soit +3 films). Les premiers et deuxièmes films représentent 51,7 % des films d’initiative française en 2019.
- Le nombre de coproductions internationales demeure à un niveau élevé à 116 films (deux films de moins qu’en 2018).
- 1 116,62 M€ sont investis dans la production de films agréés (-0,8 % par rapport à 2018).
- La production de films d’initiative française est de nouveau marquée par l’augmentation du nombre de films d’initiative française dont le budget est inférieur à 4 M€, qui passe de 148 films à 161 films. En particulier, 74 films ont un devis inférieur à 1 M€ (cinq films de plus qu’en 2018). Entre 1 M€ et 4 M€ de devis, le nombre de films passe de 79 films à 87 films. 36 films ont un devis supérieur à 7 M€, soit trois de films de plus qu’en 2018.
- Le devis moyen des films d’initiative française diminue de 6,8 % par rapport à 2018 pour atteindre 3,76 M€ en 2019. Sur les dix dernières années, le devis moyen des films d’initiative française diminue en moyenne de 4,1 % par an. En 2019, le devis médian diminue de 12,5 % à 2,35 M€.
- Les investissements des chaînes de télévision dans les films agréés diminuent de 3 % à 273,24 M€ dans 171 films (quatre films de moins qu’en 2018). Ceux des chaînes
payantes baissent de 5,5 % à 151,65 M€. Elles participent au financement de 160 films agréés en 2019, soit quatre de moins qu’en 2018. Les investissements des chaînes en clair sont stables (+0,3 %) et atteignent 121,59 M€. Elles coproduisent et préachètent 108 films en 2019
(huit films de moins qu’en 2018).
- Les financements publics à destination des films d’initiative française (soutien automatique et soutiens sélectifs du CNC + aides régionales) sont en recul de 8,1 % en 2019 et s’établissent à 81,62 M€. Les soutiens du CNC (automatique et sélectifs) diminuent de 7,3 % à 59,72 M€ et ceux des régions reculent de 10,0 % à 21,90 M€.
- Le nombre de films sans financement de chaînes de télévision augmente en 2019 à 130 films agréés soit le plus haut niveau de la décennie (cinq films de plus qu’en 2018). 36,3 % des films d’initiative française se produisent sans chaîne de télévision en 2019, soit 87 films. 77 % de
ces films ont un devis inférieur à 1 M€ et 41,4 % sont des premiers films.
- Les films de fiction d’initiative française agréés totalisent 6 115 jours de tournage, soit 131 jours de moins qu’en 2018 (-2,1 %). Cette évolution s’explique par la baisse du nombre de jours de tournage à l’étranger (-236 jours soit -15,5 %) alors le nombre de jours de tournage sur le territoire français progresse de 2,2 % à 4 827 jours en 2019 contre 4 722 jours en 2018. Cette progression concerne à la fois les tournages en décors naturels (+80 jours, soit +1,8 %) et les tournages en studio (+25 jours, soit +9,4 %).

Les coûts de production des films en 2019
- Le coût moyen des films de fiction baisse (-17,4 %) à 4,98 M€. Cette baisse est en grande partie imputable à l’agrément en 2018 d’un film de fiction à très gros budget, Valérian et la Cité des mille planètes (187,7 M€). En revanche, le coût médian des films de fiction est stable
à 3,53 M€ (3,49 M€ en 2018).
- 55 films d’initiative française agréés en production ont été réalisés par des femmes, soit 44,7 % de plus qu’en 2018. Cette évolution concerne aussi bien les films de fiction (42 films en 2019, soit +20 %) que les films documentaires (13 films, +333,3 %). Aucun film d’animation n’a été réalisé par une ou plusieurs femmes entre 2010 et 2019.
- Les dépenses de rémunération (droits artistiques, frais de personnel, rémunérations des producteurs, dépenses d’interprétation et charges sociales) composent en 2019 58,2 % du coût total d’un film et retrouvent un niveau comparable à celui observé sur la décennie (57,6 % en moyenne entre 2010 et 2019). La part des dépenses de tournage représente 31,1 % des coûts de production des films de fiction en 2019 (27,5 % en 2018). La part des dépenses techniques est en revanche en nette baisse à 10,7 % (19,5 % en 2018), et s’inscrit en dessous de la moyenne constatée sur la décennie (12,5 %).
- Le montant des dépenses réalisées à l’étranger tous genres confondus est en baisse de 12,6 % à 192,22 M€. La part des dépenses effectuées hors de France continue de diminuer en 2019 : elle s’élève à 20,1 % du total des dépenses des films agrées, contre 21,3 % en 2018. Cette part de dépenses à l’étranger varie selon le genre du film, à 21,2 % pour la fiction, contre 17,7 % pour le documentaire et 8,1 % pour l’animation.
- Sur l’ensemble de la période 2010-2019, le montant total de crédit d’impôt atteint 654,34 M€, soit 22,8 % des dépenses totales éligibles et 11,4 % du coût total des films de fiction. En 2019, le montant total du crédit d’impôt s’élève à 102,92 M€, soit 29,2 % des dépenses éligibles et 16,2 % du coût des films de fiction.

(Sources CNC)