"La puissance des images" aux 21es Rendez-vous de l’histoire

La Lettre AFC n°291

Les XXIes Rendez-vous de l’histoire, qui se sont déroulés à Blois du 10 au 14 octobre 2018, avaient pour thème "La puissance des images", inspiré par les effets de la révolution numérique. Dans ce cadre, France Culture a diffusé une émission intitulée "L’image comme preuve, l’image comme mensonge", éclairant d’un point de vue historique le pouvoir d’influence et de séduction des images dont l’omniprésence s’étend à un rythme accéléré depuis la première moitié du 20e siècle. Il y est aussi question de cinéma...

Extrait de la présentation de l’émission par Jean-Noël Jeanneney
Le pouvoir d’influence et de séduction [des images] est évidemment de tous les temps : au fil des conférences, des tables rondes, des débats qui sont offerts en profusion aux fidèles de ce festival, sous l’attention de France Culture, on remontera loin en arrière, jusqu’à l’art pariétal des grottes préhistoriques. Il reste que de nos jours l’omniprésence des images est devenue, à proprement parler, vertigineuse, selon une extension qui a changé tout à fait de rythme.

J’ai donc pris le parti de concentrer ici, en termes historiques, notre attention sur le XXe siècle et sur le début du nôtre, sur ces décennies où les images ont élargi prodigieusement leur prégnance au quotidien de nos vies. Il s’agit d’éclairer un phénomène en mouvement qui est marqué par une profonde ambivalence.

Cette ambivalence, on la ressentait déjà autrefois, mais elle s’est exacerbée avec l’avalanche des photographies,des caricatures, des vidéos indéfiniment reproduites et diffusées, et avec tous les moyens croissants de tricher avec elles. L’image omniprésente peut être libératoire, si elle stimule l’attention, si elle nourrit la connaissance, si elle enrichit la réflexion civique. Mais elle devient au contraire pernicieuse et délétère lorsqu’elle aiguillonne des passions brutes et lorsque sa capacité de persuasion trompeuse vient hébéter l’intelligence et servir des passions délétères.

Cela vaut dans le forum comme dans le prétoire, et comme dans l’ensemble des activités sociales. "L’image comme preuve, l’image comme mensonge", tel est donc, en forme binaire, notre sujet de ce matin. Pour en traiter, j’ai convié Christian Delage. Professeur à l’université de Paris VIII et à Sciences po, il dirige l’Institut d’histoire du temps présent. Il s’est attaché de longue main à étudier le statut des images dans le monde contemporain. Il en a tiré des livres et des documentaires. J’accueille à ce micro sa compétence et les élans de sa curiosité spécifique.

Lien vers le site de France Culture où écouter ou réécouter l’émission.