Le Mystère de la chambre jaune

Bruno Podalydès a répété tout au long du film : « Tout ce qu’on ne voit pas et qui est immense » ;

bien que ce soit une phrase du film, il me l’a appliquée dans pas mal de cas.
En effet, nous avions décidé de faire planer le mystère plus que jamais et pour cela il fallait du noir, du noir profond. Pour ce faire, la 5246 était parfaite, elle a également rendu aux verts une saturation "bédéesque " à laquelle nous tenions beaucoup.
Il fallait aller à l’inverse du film d’époque sans couleurs, celles-ci devaient être fortes et bien dessinées. Les nuits devaient être faites de découpes, de ciels marqués, de silhouettes.
Pour cela, j’ai mélangé des nuits américaines à de vraies nuits, le tout en 5274 sans filtres pour obtenir un effet métallique piqué et des ciels bleu profond. Les séquences extérieur nuit sont parfois uniquement éclairées par un ballon de 32 kW (4800 K) à 2 d’ouverture en Primo Scope, cette fois en Fuji, qui reste formidable pour ce type de nuit (beaucoup de détails, très fine).

Le choix du format s’est fait à la suite d’essais deux mois avant le tournage, dans le château même. C’était formidable de pouvoir comparer la prise de vue d’un même couloir en Scope et en 1,85 par exemple. A la vision des essais, le Scope, grâce à ses amorces importantes et ses flous, faisait monter la part de mystère d’une image.
La série "close focus" Primo Scope était la mieux adaptée (minimum de point, tournage à pleine ouverture).

Voilà très brièvement les orientations que nous avons prises pour ce film « 100 % bio » (dixit Bruno Podalydes) c’est-à-dire : zéro effets numériques, tout est optique et prise de vues directe.

Technique

Pellicule Kodak 5246, 5274