Le Tigre et le président

Paul Deschanel n’est resté dans le conscient collectif que comme le président tombé d’un train. Moi, j’avais vaguement entendu son nom sans même connaître cette histoire. Resté trop peu de temps au pouvoir et marqué par une rivalité énorme avec Clemenceau, "Les Années folles" font tomber dans l’oubli les idées humanistes de l’académicien devenu président de la République.

Avec le réalisateur Jean-Marc Peyrefitte nous nous sommes rencontrés à Toulouse quelques 20 ans en arrière sur le tournage de son premier court métrage. Aujourd’hui nous avons fait ce magnifique film et je le remercie pour sa confiance qui est restée intacte au fil des années.
Dès la préparation, nous nous sommes posés la question du délicat équilibre entre le sérieux de la véracité de l’histoire, d’autant plus qu’il s’agit de la grande Histoire, et les situations comiques qui résultent du surmenage et de la prise d’un médicament nouveau mal connu. Subjectiver ces moment nous a donné un ressort cinématographique puissant. Avec quelques effets "classiques" nous avons pu avoir des moments poétiques ou, avec des lumières expressionnistes, aussi bien rendre hommage au cinéma de cette époque que servir le récit.

La question du look d’un film d’époque est toujours importante et vient en premier lieu. Je n’aime pas désaturer ou abîmer la couleur pour faire comprendre que c’est un film d’époque. Les décors et les costumes nous l’indiquent suffisamment. Puis les tableaux d’époque, et encore plus ceux du 19e siècle, avant l’apparition de la photographie, sont avec des couleurs bien saturées. C’est la raison pour laquelle je suis parti du principe que ce ne sont pas les images qui nous viennent de cette époque mais c’est moi qui suis plongé avec une caméra d’aujourd’hui. Les images d’archives en noir et blanc ont été prévues et repérées par Jean-Marc bien avant le tournage, ce qui nous permettait d’avoir en opposition nos images du film en couleurs bien saturées. On a pu intégrer une partie des décors et costumes des archives dans nos images au tournage, ce qui nous a donné la possibilité de faire un passage progressif du 4/3 NB à la couleur en 2,40:1 à plusieurs reprises et cela a beaucoup fluidifié le mélange archives - fiction.

Images d'archives
Images d’archives
Photogramme
Photogramme

Bande-annonce officielle


https://youtu.be/J-g3CucH7FI

Le Tigre et le président
Interprètes : Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq, Anna Mouglalis, Cyril Couton, Astride Whettnall, Laura Benson, Alexandre Von Sivers
Décors : Jérémie Duchier
Costumes : Isabelle Mathieu
Son : Antoine Deflandre

Équipe

Cadreur caméra B : Théo Reynal
Assistants caméra : 1er François Quillard, 2de Marina Piantoni
Chefs électriciens : Julien Lefebvre, Simon Legeay
Chef machiniste : Gabin Siol

Technique

Matériel caméra : TSF Caméra (Arri Alexa Mini, série Leitz Summilux)
Matériel lumière : TSF Lumière
Matériel machinerie : TSF Grip
Effets visuels : AutreChose
Laboratoire : Le Labo Paris
Etalonnage : Fabien Napoli

synopsis

« Comment a-t-on pu élire un homme qui voulait abolir la peine de mort, donner le droit de vote aux femmes et leur indépendance aux colonies ? », s’interroge Georges Clemenceau, qui, contre toute attente, vient de perdre l’élection présidentielle face à un inconnu, un certain Paul Deschanel. Pourtant le nouveau président s’investit pleinement dans sa nouvelle fonction, et même si la tâche est immense et la pression insoutenable, ses premiers pas impressionnent. Mais le cynisme du monde politique, le jeu des institutions et la violence des campagnes médiatiques le rattrapent et le font bientôt dérailler. Un soir, il tombe d’un train et se volatilise.