Le cinéma français crée des emplois

par Nicole Vulser

Le Monde, 27 avril 2008

L’emploi augmente dans le secteur de la production cinématographique et audiovisuelle. L’information se confirme avec la publication, jeudi 24 avril, des statistiques de l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France. Sur les 138 000 personnes employées dans ce secteur en France en 2006, le phénomène le plus remarquable tient au fait que les nouveaux emplois sont essentiellement des permanents.

Ces permanents représentaient près de 15 000 salariés en 2006, soit 1 900 de plus qu’en 2002. Le recours à l’intermittence qui concerne près de 100 000 salariés par an en Ile-de-France semble avoir atteint un palier. Cette région – où s’effectue la grande majorité des tournages – concentrait à elle seule 89 % de la masse salariale.

Les mesures qui ont accompagné la sortie de crise du secteur – déprimé en 2001, 2002 et 2003 – risquent aujourd’hui d’être moins opérantes. Si le crédit d’impôt national accordé aux producteurs français pour relocaliser leurs tournages dans l’Hexagone a bien fonctionné, son plafonnement pose problème : en 2007, les trois films français les plus chers – Babylon AD, de Mathieu Kassovitz (50,8 millions d’euros), Mr Nobody, de Jaco van Dormael (33 millions d’euros) et Faubourg 36, de Jacques Baratier (28 millions d’euros) – ont été partiellement tournés à l’étranger.

Ce qui plaide en faveur d’un déplafonnement du crédit d’impôt national et de l’adoption de mesures fiscales attractives – auxquelles semble réfléchir le gouvernement – pour que les équipes de tournage internationales viennent filmer en France. A l’instar de ce qui existe en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

Le secteur de la production est très éparpillé : le nombre d’entreprises a augmenté de 5,8 % entre 2006 et 2007 (à 5 899) et de 33 % lors des quatre dernières années, précise cet observatoire créé par la Commission du film Ile-de-France et le groupe Audiens.

Nicole Vulser, Le Monde, 27 avril 2008