"Le crédit d’impôt cinéma renforcé à l’Assemblée"
Par Sarah DrouhaudDans le cadre du projet de loi de finances rectificative pour 2013, les députés ont adopté ce matin le renforcement du crédit d’impôt cinéma pour les films à petit budget. Cette mesure s’appliquerait à partir de 2014. Sous réserve bien sûr de l’adoption définitive du projet de loi, qui doit ensuite être examiné en deuxième lecture.
Ce renforcement répond à une demande des producteurs indépendants de films suite à la signature de l’avenant du 8 octobre à la nouvelle Convention collective de la production cinématographique. Il a pour objectif de compenser en partie le surcoût induit par les nouveaux barèmes de salaires des techniciens.
« Dans le contexte actuel de tensions sur le financement des œuvres, il est nécessaire d’accompagner plus particulièrement les films à l’économie la plus fragile (...) qui contribuent tout particulièrement au renouvellement des talents », a plaidé le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve. À noter que l’amendement a été adopté en dépit de l’avis unanimement défavorable de la commission des Finances, qui avait jugé que le cinéma bénéficiait déjà de nombreux dispositifs de soutien.
Les réactions
Frédérique Bredin, la présidente du CNC, qui se félicite de cette adoption, souligne que « ces films sont essentiels pour le renouvellement des talents et l’expression de la création la plus exigeante et la plus originale ». Selon elle, une soixantaine de films bénéficieraient de cette mesure. Elle ajoute en outre que « Pour 1 euro de crédit d’impôt cinéma, ce sont 12,2 euros de dépenses qui sont réalisées dans la filière. C’est donc une mesure qui va pérenniser l’emploi en France dans le secteur du cinéma. Ces films représentent 150 M€ d’investissements dans la filière cinématographique et génèrent environ 3 100 emplois par an. »
Pour la Fédération des industries techniques du cinéma et de l’audiovisuel (Ficam), qui félicite « les parlementaires d’avoir adopté l’amendement présenté par le gouvernement optimisant les mesures d’attractivité des territoires offertes aux producteurs cinématographiques tournant en France..., l’adoption de cette mesure parlementaire va permettre de relocaliser un grand nombre de films impliquant autant d’emplois que de dépenses sur le territoire national et naturellement auprès des industries techniques françaises ». La Ficam « salue la réactivité du CNC dans l’analyse et la prise en compte de cette situation permettant de rétablir une situation devenant critique ».
Pour l’ARP, « cette mesure, favorable aux films les plus potentiellement fragilisés par l’augmentation des coûts liée à l’entrée en vigueur de la nouvelle convention collective, est un vecteur essentiel de sauvegarde de la diversité de la création dans le secteur cinématographique. Nous saluons donc le CNC, le gouvernement et nos élus pour le travail réalisé afin de mettre en place cette mesure de compensation et pour son adoption, et remercions plus particulièrement Frédérique Bredin et Aurélie Filippetti pour leur fort engagement personnel en faveur du cinéma dans ce dossier ».
(Sarah Drouhaud, Le Film français, vendredi 6 décembre 2013)