Le festival Visions du Réel opte pour une édition numérique en ligne

Contre-Champ AFC n°308

Sous le titre "Coronavirus : le festival Visions du réel opte pour le tout-numérique", Le Monde du 7 avril nous informe que la manifestation de Nyon, en Suisse, consacrée aux documentaires, mettra en ligne, du 17 avril au 3 mai, 130 films, soumis à une jauge de cinq cents spectateurs par séance. C’est le premier festival d’une telle importance – 170 films, 45 000 entrées, 1 300 professionnels en 2019 – à tenter le pari.

Sous l’effet pour le moins spécial du Covid-19, Visions du réel, festival de documentaires sis à Nyon, en Suisse, bascule dans le tout-numérique. C’est le premier festival d’une telle importance – 170 films, 45 000 entrées, 1 300 professionnels y furent dénombrés en 2019 – à tenter le pari. On ne trouvera pas un seul responsable de festival pour sincèrement s’en réjouir, et c’est assez logique. Qu’est-ce qu’un festival sans présence physique, sans choc collectif, sans commerce émotionnel ? La déléguée artistique de Visions du réel, Emilie Bujès, rappelant l’exceptionnalité de la procédure, y voit cependant « quelque chose d’exaltant dans l’absolu ». Il est vrai que le défi n’est pas mince et que, pris en bonne part, on peut espérer tirer quelque leçon utile de son expérience.

Pour commencer, le festival durera plus longtemps, avec une mise en ligne dès le 17 avril jusqu’au 3 mai, de quelque 130 films, parmi lesquels 78 en première mondiale. L’accès sera gratuit, le visionnage soumis à une jauge de cinq cents spectateurs par séance, la fenêtre de visionnage d’un film étendue à une semaine. La question sensible de la géolocalisation des visionnages, prônée par certains professionnels pour mieux réserver la primeur des films à l’étranger, a été évaluée au cas par cas, en discussion avec les ayant-droits. Sans vouloir compromettre la vie future des films, Emilie Bujès souhaiterait en effet utiliser à plein le spectre universel d’Internet. [...]

Jacques Mandelbaum, Le Monde, mardi 7 avril 2020