Le financement participatif du cinéma et de l’audiovisuel en pleine expansion

La Lettre AFC n°256

Depuis cinq ans, un certain nombre de plateformes de "crowdfunding", ou "financement participatif", a vu le jour. Quelle est la place des projets cinématographiques et audiovisuels dans ce secteur ? Le site inaglobal.fr propose une analyse de ce mode de financement en pleine expansion.

Les plateformes de "crowdfunding" proposent à tout un chacun de pouvoir financer des projets, quand les financements classiques de la production connaissent une baisse constante. 1,3 million de Français ont déjà soutenu un projet de cette façon. Un marché qui a représenté 152 millions d’euros en 2014, soit le double de ce qu’il était en 2013, et connaît donc une croissance exponentielle.

Prêt, don ou investissement en capital, cette participation peut prendre plusieurs formes, et connaître diverses contreparties : retours financiers, nom au générique, entrées pour le film, accès au tournage... Une nouvelle législation entrée en vigueur en octobre 2014 permet de défiscaliser les investissements en capital dans les sociétés de production, ce qui n’est pas le cas pour les dons.

Les projets les plus nombreux à réussir leurs collectes et à se concrétiser sont les courts métrages, les pilotes de films d’animation et les documentaires. Les longs métrages restent bien rares. Et les collectes dans ce domaine ont un taux de succès élevé, à 71 % chez Ulule, 63 % chez Kiss Kiss Bank Bank, au-dessus de la moyenne de réussite des collectes en général (55 %).

Les projets à petit budget, les films indépendants ou encore les documentaires qui défendent une cause, ont toutes leurs chances dans le domaine du "crowdfunding". Certains films de genre qui ont du mal à se financer de manière "classique" peuvent aussi trouver leur bonheur sur ces plateformes, comme Night Fare, de Julien Séri, long métrage actuellement en production, qui doit sortir à la rentrée.

Aux Etats-Unis, Spike Lee a ainsi levé 1,4 million de dollars en août 2013 pour Da Sweet Blood of Jesus.

Au-delà du financement du film, la présence d’un projet sur une telle plateforme est aussi le moyen de mobiliser une communauté de fans et d’assurer sa promotion, en générant un bouche-à-oreille positif, et constitue un véritable outil marketing.

C’est ce que les représentants des majors chinoises exprimaient d’ailleurs récemment au Festival du film de Shanghaï.

  • Lire ou relire un article sur les échos du Festival du film de Shanghaï.