Les Diables

« "Les Diables" est le deuxième film de Christophe Ruggia après "Le Gone du Chaâba".
Deux enfants fuient les centres d’accueil. Joseph rêve de retrouver ses parents pour que sa sœur, Chloé, autiste, retrouve la maison qu’elle imagine dans une mosaïque de couleurs fulgurantes.
Christophe Ruggia, poursuivant son travail, continue d’explorer l’enfance. Il nous transporte dans un monde de violence rentrée et de sentiments bafoués dans une société incapable de comprendre l’errance et l’espoir perdu de ces deux enfants.
Christophe a travaillé plus de trois ans sur ce scénario, pour lui donner une force, une vérité, la sienne, en particulier pour le personnage clé de Chloé, qui, petit à petit, découvre le monde en se découvrant elle-même.
Christophe Ruggia a fourni un travail de direction d’acteurs remarquable, une énergie extraordinaire et une résistance à toutes les pressions et à tous les contretemps. Il nous a tous mobilisés par son enthousiasme et sa concentration.
Les deux enfants, Vincent Rottiers et Adèle Haenel sont vraiment extraordinaires.
Sur le plan photographique, Christophe a choisi de tourner en Super 35 mm pour le format Scope qui lui permettait de sortir d’un certain "réalisme", la profondeur de champ des optiques sphériques lui permettant plus de souplesse dans le jeu des acteurs.
Christophe voulant une image "dure" et très saturée en couleurs, nous avons opté pour la 500 ISO Kodak 5279 tirée sur de la positive Vision.
J’ai choisi des optiques Primo Panavision pour leur grande définition et pour ajouter une certaine dureté à l’image.
Une préparation méthodique, parfois difficile, surtout dans la recherche de nos décors, un travail de collaboration étroite avec le chef-décorateur Laurent Deroo, nous ont permis de bien préparer le tournage, d’apprendre à nous connaître avec Christophe, de longuement discuter des scènes, de la manière de filmer. Chaque matin nous passions une heure à préparer la journée et de cette façon, sur le tournage, nous échangions très peu de paroles, Christophe mobilisant son énergie sur les enfants et sur son histoire.
Le film a obtenu le prix Cannes Junior, le prix du Festival Avignon New-York pour la mise en scène et la photographie.
Je profite de notre Lettre pour une nouvelle fois remercier Elisabeth et Pascal de Panavision-Alga et Michèle Pavesi de Cininter pour leur dévouement et leur passion du cinéma et des films "financièrement" difficiles. »