Les Infidèles

Jean Dujardin avait ce projet de film à sketches depuis longtemps qu’il voulait tourner avec sept metteurs en scène différents. Ce qui me séduisait dans ce projet c’était le fait de les faire tous, de me balader dans plusieurs univers et de trouver une cohérence et une continuité à l’image. Car c’est un film à sketches et non une série de courts métrages.
Le thème étant l’infidélité masculine. Quelques pastilles font lien.

L’équipe était la même pour tous les tournages. Chaque metteur en scène avait sept ou huit jours pour tourner leur sketch et nous insufflait, en arrivant, une énergie nouvelle que l’on avait pu perdre, au fil du temps. On avait l’impression de démarrer à chaque fois un long métrage.
Contrairement à ce que la bande annonce montre, le film n’est pas axé uniquement sur la comédie. Il y a aussi deux sketches dramatiques, celui réalisé par Eric Lartigau et celui réalisé par Emmanuelle Bercot.
Ont peut dire que le film est tragi comique, un peu comme l’étaient Les Monstres et Les Nouveaux monstres.

Le tournage s’est presque entièrement déroulé en région parisienne. Excepté un sketch à Las Vegas (celui de Gilles Lellouche et Jean Dujardin), exténuant mais très joyeux... Ils étaient à la fois metteurs en scène et acteurs, et on a dû faire les repérages et le tournage en dix jours, intensifs et sans aucun jour de repos, exclusivement de nuit. Avec ces deux " zozos ", ce n’est pas de tout repos !
Dès le début, j’ai accepté ce projet par amitié pour Jean Dujardin... Mais la qualité des textes m’a énormément plu et rassuré ; ce projet s’est avéré être beaucoup plus intéressant et enrichissant que je ne pouvais l’imaginer au départ. Mais aussi beaucoup plus intense et épuisant.

Chaque metteur en scène a pu choisir le matériel avec lequel il voulait travailler.
Un seul, Fred Cavayé, a tenu à tourner en 35 mm, tous les autres ont choisi le numérique. Fred s’est battu pour tourner le film en 35 mm avec l’idée qu’il n’en aurait peut-être plus l’occasion. A l’origine, il y avait aussi un sketch réalisé par Jan Kounen, tourné en 35 mm, mais qui n’a pas pu être gardé au montage, vu la longueur du film ; c’est dommage mais on pourra le voir dans les bonus du DVD.

Donc on a pu passer de l’univers de Jan Kounen, avec beaucoup d’effets, du Steadicam, des grues, tête renversée, etc., à celui d’Emmanuelle Bercot, caméra à l’épaule, près des visages, très intense ; Eric Lartigau est très proche des acteurs, très instinctif quant à la caméra ; Cavayé prépare beaucoup, arrive avec un découpage précis auquel il se tient ; Alexandre Courtès, qui a également réalisé les pastilles de liaison, venait de l’univers du clip ; et puis Michel Hazanavicius, toujours aussi maniaque et précis... Mais entre nous deux, c’est simple et de plus, il retrouvait son équipe des OSS au complet.

Chacun est venu avec un univers visuel très précis ; je me suis arrangé pour qu’il y ait une cohérence. Une belle expérience !

(Propos recueillis par Isabelle Scala)

Équipe

Assistant opérateur : Guillaume Genini
Chef machino : Laurent Menoury
Chef électro : Simon Berard
Opérateur Steadicam : Eric Catelan

Technique

Pellicule : Kodak 5219
Matériel caméra : Transpacam
Caméras : 35 mm, Arricam Studio et Arricam Lite,
2 Arri Alexa
Optiques : zooms Angénieux Optimo 15-40, 28-76, 24-290 mm, série Cooke S4
Matériel électrique : Transpalux
Laboratoires : LTC, Scanlab, Duboi
Etalonneur : Richard Deusy