Camerimage 2018
Les images d’une grande douceur de Bruno Delbonnel
Par Paolo SabouraudAprès Roma, d’Alfonso Cuaron, projeté la veille, c’est encore Netflix qui produit le film. Et la même question est soulevée : y aura-t-il une diffusion en salles du film ? Notamment en France puisque, si tel était le cas, le film devrait attendre trois ans avant d’être disponible sur la plateforme, conformément à l’actuelle chronologie des médias. Pour le moment pas de réponse.
Divisé en six volets, le film retrace les aventures des bandits et des colons du Far-West. La projection était suivie d’une rencontre avec Bruno Delbonnel durant laquelle il a pu aborder son travail. Sur un film comme celui-ci, tout est très bien préparé et story-boardé, et heureusement car sur les quarante-cinq jours de tournage, la météo n’a jamais laissé de répit à l’équipe. La présence des ciels est très forte et pour pouvoir conserver une cohérence lumineuse, il a fallu beaucoup s’équiper et anticiper les nombreux problèmes rencontrés au fil du tournage.
Comme à son habitude, Bruno Delbonnel produit ici des images d’une grande douceur. Il compose la lumière d’une manière presque irréelle, naïve, renouant avec le film de genre ; il cite Douglas Sirk, Charles Laughton. Malgré la référence aux classiques hollywoodiens, il refuse pourtant pour ce western l’emploi des optiques anamorphiques et du Scope, préférant le format 1,85:1.
Paolo Sabouraud est étudiant en 3e année à l’ENS Louis-Lumière, spécialité Cinéma.