Lettre ouverte
En réponse au rapport de la Cour des comptesLe rapport de la Cour des comptes sur le déficit du régime chômage des Intermittents du spectacle a été largement repris dans la presse.
Ce qui est cité dans ce rapport n’est a priori pas contestable ; regrettons seulement que le texte ne mentionne pas l’existence du système de délais de carence, qui décale le versement des indemnités de quelques jours, à parfois plus de six mois, selon les durées et les rémunérations des emplois exercés.
Les données chiffrées qui sont analysées dans ce rapport, retranscrit dans plusieurs articles de la presse, conduisent à stigmatiser en l’isolant un groupe de professionnels, en oubliant le système économique dont il fait partie et qu’il contribue à faire fonctionner.
Les associations de techniciens du film, Cinéma et Téléfilms, signataires de cette lettre ouverte, invitent à adopter un point de vue global, transversal, sur l’économie de leur secteur, celle du film. Elles veulent rappeler que les films du monde entier sont fabriqués par des travailleurs sous contrat à durée déterminée. Quantité de salariés permanents travaillent chez les fournisseurs, du film et d’ailleurs, les productions, les distributeurs, les exploitants et aussi les chaînes de télévision qui coproduisent, achètent et diffusent ces films. Cela inclut aussi les personnels des administrations du cinéma - CNC, ministère de la Culture -, comme des organismes spécialisés du crédit du Cinéma, de tous les festivals, de tous ceux qui communiquent sur le Cinéma, du journaliste à l’affichiste…
Tous, permanents et intermittents, font partie du même système économique et ont besoin les uns des autres pour exister et contribuer à son équilibre.
Les associations rappellent, sans esprit partisan, que les intermittents ne sont ni des saisonniers, ni des intérimaires que l’on appellerait pour renforcer temporairement une équipe de permanents. Ils aiment leur métier et n’ont pas honte de leur situation. Chacun doit savoir que leur flexibilité est une donnée essentielle de l’économie du secteur auquel ils appartiennent, cela au prix d’une précarité devenue institutionnelle et dont l’ensemble des métiers du film profite.
Cessons de faire des additions de statistiques qui divisent, et que chacun fasse son travail de contrôle et de régulation avant de prendre la fraude comme prétexte à une suppression.
Les jours prochains, à l’occasion de la Cérémonie des César, et souhaitons le ardemment, de celle des Oscars, le Cinéma français sera mis en avant.
Ayons tous à l’esprit ce qui précède.
Les signataires :
ADP (Association des directeurs de production)
AFC (Association française des directeurs de la photographie cinématographique)
ADC (Association des chefs décorateurs de cinéma)
AFSI (Association française du son à l’image)
AFAR (Association française des assistants réalisateurs de fiction)
AFR (Association française des régisseurs)
LSA (Les scriptes associés)
ACFDA (Association des chargés de figuration et de distribution artistique)
AOA (Assistants opérateurs associés)
AFCF (Association française des cadreurs de fictions)