Luc Barnier ou l’émergence des rêves de cinéastes
Par Christian GuillonPuis la largeur de son esprit et l’étendue de sa culture vous faisaient l’aimer tout simplement. Il est particulièrement difficile de distinguer la part du montage dans la réussite d’un film, tant il est imbriqué avec la mise en scène. Ceux qui ont travaillé avec Luc l’ont vu au quotidien faire accoucher les films de leur propre logique, inscrire son souci des moindres détails dans la structuration globale de l’œuvre, faire émerger, d’une coupe, d’un renversement de chronologie, d’une phrase retirée ou ajoutée, les espérances et les rêves d’un cinéaste.
Son talent provoque aujourd’hui les hommages de nombreux réalisateurs. C’est sans doute la trace de son humanité et cela nous réconciliera avec la nature humaine. Je pensais à lui il y a quelques semaines, sans savoir qu’il était à nouveau dans la difficulté.
Je continuerai a penser à lui en songeant au plaisir qu’il aura désormais à pouvoir enfin monter les prochains films de Youssef Chahine, Maroun Bagdadi, ou pourquoi pas, tant était large sa palette, de François Truffaut, Ernst Lubitsch, John Huston, Federico Fellini, et les autres.
(Lire également le témoignage de Benoît Jacquot paru sur le site Télérama.fr)