Manu Dacosse, SBC, parle à Panavision France de sa photographie de "Simone, le voyage du siècle", d’Olivier Dahan

by Panavision Alga Contre-Champ AFC n°336


Manuel Dacosse, SBC, directeur de la photographie d’une quarantaine de longs métrages en vingt ans de carrière, a eu la gentillesse de répondre à quelques questions à propos de son travail sur Simone, le voyage du siècle, d’Olivier Dahan.

Comment avez-vous été impliqué dans le projet ?
Manuel Dacosse : J’ai d’abord été contacté par la production qui avait vu L’Empereur de Paris, de Jean-François Richet. Ils voulaient que je rencontre Olivier.
Olivier rencontrait plusieurs directeurs de la photographie. Et puis on s’est bien entendus.

Comment décririez-vous le look du projet ?
MD : Assez complexe, car il y a toujours une nouvelle écriture avec le montage, dans un film d’Olivier. On aime tous les deux la pellicule, on voulait d’abord tourner en 35 mm et certaines séquences en 16 mm. Pour des raisons de production, on a dû tourner en numérique, et on a opté pour l’anamorphique. Je venais de tourner avec la série G de Panavision au Canada [The Silencing, de Robin Pront, NDLR], et j’en étais très heureux.
Après, il y avait des idées générales sur les teintes par rapport aux différentes époques. Avec Fabien Pascal [étalonneur, NDLR], on a travaillé sur une LUT se rapprochant de la pellicule. Tous les jours, il m’envoyait des captures pour choisir entre différents étalonnages.

Y a-t-il des références visuelles particulières dont vous vous êtes inspiré ?
MD : Toutes les images d’archives sur Simone Veil, et tous les livres de photographies qui ont un rapport avec Simone Veil.

Photo : Julien Panié


Qu’est-ce qui vous a amené chez Panavision pour ce projet ?
MD : Comme dit précédemment, j’avais tourné avec Panavision Toronto. J’avais pu faire différents essais de différentes séries, notamment des Séries T et E, et de la série G. Et j’adore le rendu de la série G, et sa légèreté.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir directeur de la photographie et qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui ?
MD : J’ai commencé à tourner à seize ans de petits films parodiques avec des amis en vidéo 8. J’ai ensuite passé un an dans une école de photographie, où j’ai passé du temps à la bibliothèque, à regarder plein de livres de photos. J’ai raté cette école, puis je suis entré dans une école de cinéma, l’IAD. Au début, j’étais plutôt orienté vers le reportage. Puis, à la suite des différents exercices de lumière d’Alessandro Usai, j’ai commencé à prendre goût à créer différentes atmosphères.

Photo : Julien Panié


Actuellement, il y a plein de films et de séries qui m’inspirent, notamment Euphoria ou Mindhunter. Dernièrement j’ai vu La Main de Dieu et Athena, qui m’ont impressionné et, bien sûr, tout le cinéma coréen. Et puis, toujours, les grands photographes : Sebastião Salgado, Paolo Pellegrini, Jonas Bendiksen, Eugene Richards, et Raymond Depardon.