Mes chers espions

La première fois que Vladimir me parle de ce projet, nous étions déjà à Moscou pour un précédent film et c’était en 2004. L’idée était de partir sur les traces de sa mère, née à Paris mais expulsée de France avec ses parents, en 1948, par la DST, car soupçonnés d’intelligence avec l’URSS.

Une entrée dans la grande histoire par le prisme de la plus petite et intime, Vladimir s’y était déjà frotté : co-réalisé avec son frère, Nissim, dit Max est un documentaire sur leur père, correspondant à Moscou pour L’Humanité dans les années 1950.
C’est Vladimir qui réalise seul cette fois cet opus dans lequel il joue avec son frère le rôle d’enquêteur. Nous repartons donc à Moscou pour un mois, fin 2018, tous les quatre, Vladimir, Pierre, Rosalie Revoyre, l’ingénieure du son et moi. Et avec le matériel le plus léger possible ! Financer ce genre de projet aujourd’hui est une telle gageure que nous nous contentons du strict minimum : la caméra de la production (une Panasonic AJ pX270), quelques ampoules, douilles, scindex et draps. De Moscou nous prenons le train jusqu’à Tcheboksary, le long de la Volga, en Tchouvachie, nous y retrouvons Nikolai, qui nous accompagnera tout notre séjour et nous emmène en voiture à Kirs, petite ville perdue, but de notre voyage…
L’étalonnage a eu lieu aux "Toiles d’Hagop" et je dois remercier Ishrann Silgidjian pour son travail.
Le film est sélectionné au festival Cinéma du réel en mars 2020 et... vous connaissez la suite, le confinement et l’annulation de tous les événements. Depuis, il a pu faire de nombreux festivals avant cette sortie tardive et a même reçu quelques Prix : Prix Astor Piazzola du meilleur long métrage, Festival International de Mar del Plata - 2020 et Prix du Meilleur Long Métrage International, Ficvaldivia 2020.

Bande-annonce officielle


https://youtu.be/2Kiyi3aX9gY

synopsis

Deux frères, Pierre et Vladimir, se demandent si leurs grands-parents russes ont travaillé pour les services secrets soviétiques durant les années 1930 et 40 à Paris. Ils partent enquêter en Russie. Au fil des rencontres et des conversations, des photos jaunies et des verres de vodka, les mondes perdus ressurgissent et viennent hanter le présent.