Méthodologie de l’image dans les chaînes numériques

par Jean-Jacques Bouhon

par Jean-Jacques Bouhon La Lettre AFC n°157

En fait, pour l’auteur, le principal problème est " d’accorder les violons " surtout entre la captation, la visualisation sur le plateau et les rushes ou " dailies ", comme on les appelle parfois maintenant, afin que le montage se fasse avec des images qui soient conformes à ce que le directeur de la photo, en accord avec le réalisateur, a désiré créer. Ainsi, le réalisateur et le monteur auraient devant leurs yeux pendant les mois de montage des images plus proches d’un rendu final, le travail sur les trucages en serait facilité et l’étalonnage final plus simple.

Cette image " plus juste " pourrait être obtenue par l’introduction de " métadonnées ", établies lors du tournage, qui accompagneraient les images " brutes " transmises à la maison de postproduction chargée des transferts pour le montage et à celle chargée de l’étalonnage. C’est le rôle que jouent actuellement les LUT d’affichage pour la visualisation sur écran HD sur le plateau et pour la projection lors de l’étalonnage numérique.
Comme le souligne Anthony Sharpe : « La grande difficulté dans la mise en place de ce type de métadonnées est la compatibilité entre les différents système d’étalonnage ».
Il existe, par exemple, une solution développée par IRIDAS " SpeedGrade OnSet ", mais elle repose sur une articulation totale de la chaîne de traitement sur des logiciels de la firme.
Il est bien évident que les fichiers sortis de caméras aux philosophies aussi différentes que la 900 de Sony, la Viper Filmstream de Thomson Multimedia, la D20 d’Arri ou la Genesis de Panavision, sans oublier celles de Panasonic et Dalsa, ont des caractéristiques propres ; il me semble donc, pour l’instant, illusoire d’envisager une solution logicielle universelle.

Un logiciel du genre du Kodak Look Manager, adapté aux caméras numériques, pourrait jouer le rôle de simulateur de rendu, mais cela signifierait un surcroît de travail pendant le tournage, qui ne serait pas toujours envisageable, particulièrement sur les productions à budget " serré ". De plus, ce ne serait qu’un " indicateur " pour l’étalonneur chargé des transferts pour le montage. Si je ne me trompe pas, le logiciel 3CP, développé par Gamma & Density, propose une simulation à partir des caméras Sony, mais, comme le KLMS, il ne s’intéresse qu’à un retour sur film et ne tient pas compte des possibilités de l’étalonnage numérique.
L’outil reste donc à inventer et, malheureusement, dans l’état actuel de concurrence acharnée entre les fabricants, je ne pense pas qu’une harmonisation soit à l’ordre du jour...