Mon fils à moi

Le film raconte l’histoire d’une famille désunie : le père est absent, accaparé par sa vie professionnelle, la fille aînée a quitté la maison familiale pour ses études. La mère, qui a depuis longtemps tout abandonné pour se consacrer à son rôle de femme au foyer, reporte peu à peu sa raison de vivre sur son fils cadet qu’elle couve à l’excès. Lui, étouffé et comme terrorisé par l’amour que sa mère lui porte, tente sans succès de préserver son indépendance.

Mon idée était qu’il règne dans leur maison, qui est le décor principal du film, une lumière intemporelle, qui ne change jamais, un peu comme dans un aquarium. Comme si le temps n’avait aucune prise sur les personnages, leurs relations. J’ai construit une lumière sans effets, neutre, " invisible ".
Il aurait été idéal de tourner en studio, mais le budget ne le permettait pas. Nous avons finalement tourné dans un pavillon qui convenait tout à fait en termes de décor mais dont les pièces étaient petites et blanches… Sans possibilité de les faire repeindre selon nos souhaits.

J’ai privilégié une lumière très douce sur les visages, sans effets ni contraste. La grande difficulté a donc été de contrôler cette lumière très soft, de réussir à la couper sur le décor, à la maîtriser avec toutes les réflexions dues aux murs blancs.
J’ai travaillé avec la 500T (5218) en intérieur et avec la Kodak 200T que j’aime beaucoup pour les extérieurs. C’est également pour sa douceur que j’ai choisi de travailler avec la série Cooke S4.
Le film a été traité par Eclair en étalonnage argentique, avec la précieuse collaboration d’Alain Guarda.