Observations lumineuses et multicolores à la Fondation Vuitton

AFC newsletter n°267

Depuis le 11 mai 2016, la Fondation Louis Vuitton propose l’exposition de Daniel Buren "L’Observatoire de la lumière", spectacle visuel original de ce bâtiment – œuvre de l’architecte Frank Gehry dont le plasticien a revêtu les verrières d’une multitudes de filtres Plexi colorés ou incolores mais rayés – qui met en valeur la transparence de sa structure.
"L'Observatoire de la lumière" à la Fondation Louis Vuitton - Photo Jean-Noël Ferragut
"L’Observatoire de la lumière" à la Fondation Louis Vuitton
Photo Jean-Noël Ferragut

« Les douze voiles, constituées de 3 600 verres, sont recouvertes en quinconce de filtres colorés qui sont à leur tour, ponctués à distances égales les uns des autres par des bandes alternativement blanches et vides, axées perpendiculairement au sol. Les treize couleurs retenues font apparaître et disparaître des formes colorées toujours changeantes selon les heures et les saisons. À travers un jeu de couleurs, de projections, de reflets, de transparences et de contrastes, à la fois intérieur et extérieur, Daniel Buren offre un nouveau regard sur le bâtiment. », peut-on lire dans le texte de présentation de l’exposition.

Daniel Buren explique
« Chacun des 3 600 verres de la voilure a sa propre courbe et sa propre configuration. Chaque filtre Plexi est taillé sur mesure. C’est l’architecture la plus complexe sur laquelle je sois jamais intervenu. Mon intervention la transforme beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais, alors que j’ai juste touché à sa grille structurelle. On voit beaucoup mieux les voiles, paradoxalement, leur transparence. Leurs renflements sont ici mis en valeur. C’est dû à la position des couleurs : à chaque pliure s’affrontent deux couleurs, ce qui accentue la cassure des voiles. Et toutes les rayures sont posées perpendiculairement au sol. Plus que jamais, elles sont ici ce que j’appelle un outil visuel. Elles permettent de s’arrêter sur des points de vue que d’ordinaire on ne regarde jamais. » [...]
« C’est une œuvre dans laquelle il faut s’immerger, aucune photo ne peut en rendre compte. Dès qu’il y a du soleil, l’espace se colore comme s’il était peint. Sur la terrasse, c’est le point d’acmé, j’adore ces canyons dans le bâtiment. Avec les filtres, toute l’architecture devient homogène, du toit aux murs. Les voiles deviennent des miroirs extraordinaires, alors que d’ordinaire les reflets sont plus banals. » (Le Monde, samedi 11 juin 2016)

Dans le portfolio ci-dessous, quelques angles de vue de l’exposition "L’Observatoire de la lumière". Photos Jean-Noël Ferragut