Ogre

Ogre est un conte fantastique qui raconte les peurs nocturnes d’un enfant, ces moments où l’on croit percevoir des formes humaines effrayantes dans la nuit, des ombres qui semblent vivantes et nous terrorisent.
Le film commence l’été dans un univers visuel assez coloré pour évoluer vers l’hiver et la noirceur extrême.
Dans le traitement des jours comme des nuits, nous avons travaillé une image contrastée comprenant des zones de noir total.
Les extérieurs jours sont posés très bas quand ils sont ensoleillés, les ombres sont presque sans détail, à la limite du discernement. Lorsque le temps était couvert, nous essayions toujours de chercher des cadrages à contrejour pour garder du contraste à l’image.

Concernant les nuits, l’idée était de travailler des formes qui apparaissent lorsque l’oeil s’accoutume à l’obscurité. Nous avons également éclairé avec de forts contrastes en utilisant un vidéoprojecteur qui projetait des images d’arbres et feuillages mouvants tournées en amont par mon chef électricien Damien Lejosne avec un appareil photo. Nous pouvions ainsi régler le niveau de flou de la projection directement sur le projecteur et dessiner des ombres lunaires très expressionnistes.
Les optiques Hawk V-Lite anamorphiques appuyaient totalement le rendu organique du trouble sensoriel de l’enfant que nous recherchions avec le réalisateur Arnaud Malherbe, en jouant avec la distorsion du point en haut et en bas de l’image, typique de ces optiques utilisées à grande ouverture.
Le maquillage de l’Ogre a été réalisé magnifiquement par l’équipe d’Atelier 69. Nous avons fait des tests en amont dans les mêmes conditions de lumière que le tournage afin d’ajuster les nuances de teintes entre les ombres et lumières du maquillage.
Nous avons storyboardé les séquences avec les oiseaux apprivoisés par l’enfant afin de déterminer avec le dresseur et l’équipe VFX (Digital District) les parties à tourner en studio et ce qu’on pouvait faire sur le décor, sachant que nous voulions éviter le studio au maximum pour conserver un côté réaliste à ces séquences. Au final, il n’y a eu qu’une journée de studio, pour filmer des vols d’oiseaux et un seul plan avec l’enfant sur fond vert.
De même pour la séquence de combat avec l’Ogre, elle est tournée en décor naturel, en nuit américaine, et a suscité un long travail d’étalonnage en étroite collaboration avec Digital District pour rendre cette nuit finale à la fois crédible et fantastique, et réaliser l’intégration des oiseaux dans le combat.

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