Origines et méthodologie des essais d’optiques réalisés par l’AFC en 2018 vues par l’AOA
Ce samedi 7 mars 2020, dans la salle de projection de TSF, nous assistons à la présentation des essais comparatifs d’optiques réalisés par l’AFC et co-produits par l’AFC et Louis-Lumière. Le chef opérateur Martin Roux, qui a participé à sa création, est parmi nous pour en discuter.
Cette projection est faite "à l’aveugle" (aucun nom d’optique n’est affiché, seules des étiquettes les représentent). 33 séries d’optiques, à raison de 2 optiques par série (les 25 mm et 50 mm pour les sphériques, le 50 mm et le 100 mm pour les anamorphique) sont présentées. Nous remplissons des feuilles distribuées en début de séance qui nous permettent de noter nos impressions, notre ressenti. En fin de projection, les correspondances entre étiquette et nom de l’optique nous sont révélées.
Comment est née l’idée de ce vaste essai ?
Quelle en fut sa méthodologie de tournage et de postproduction ?
Aux origines du projet
L’envie de faire des tests comparatifs d’optiques de grande envergure est venue à Denis Lenoir AFC, ASC, il y a quelques années. À cette époque, Denis et ses assistants comparent trois séries d’optique à "l’aveugle" pour la préparation d’un film. Les résultats en projection sont exactement le contraire de ce qu’ils s’attendent à voir, leur faisant réaliser qu’ils sont victimes de préjugés et que les idées qu’ils ont de ces optiques sont principalement fondées d’aprioris.
Denis décide alors de s’entourer de collègues et d’amis (Caroline Champetier AFC, Pascal Lagriffoul AFC et Martin Roux) pour mener à bien le projet d’un vaste comparatif d’optiques. Ensemble, ils cherchent à déterminer la manière la plus exhaustive qui permettrait aux spectateurs de juger les optiques standards du marché actuel.
Excluant l’idée d’une projection technique interminable (modèle statique, fond noir, bougie, charte de couleurs …), ils s’accordent pour faire des images qui soient au plus proche d’un plan de cinéma. Bien conscients que tous leurs choix pourront être discutables, c’est en toute équité et honnêteté intellectuelle (sur la base de compromis) qu’ils déterminent les caractéristiques techniques des futurs plans.
L’idée retenue est de tourner ces tests indépendamment du fait que les optiques soient sphériques ou anamorphiques. Pourvu qu’elles soient standards et couvrent le Super 35. Il faut donc s’accorder sur les caractéristiques techniques liées à la prise de vues. En gardant en tête de se rapprocher de l’utilisation que l’on en a en tournage.
Choix du diaphragme de tournage
T2,8 pour les optiques sphériques / T4 pour les anamorphiques.
D’abord, T2,8 et T4 sont des gravures de diaphs présentes sur chacune des optiques testées. Cela permet aussi de travailler à une profondeur de champ commune dans chaque univers d’optique testé.
Aussi, il était exclu de travailler à pleine ouverture avec des optiques "vintage". D’une part, pour éviter de générer des problèmes optiques supplémentaires (en plus de leur statut de "vieille" optique) et d’autre part, parce qu’elles ne sont pas télécentriques (par conséquent, l’angle d’incidence des rayons, moins perpendiculaire que sur des optiques modernes, est peu adapté à l’usage sur un capteur comme celui de l’Alexa et de son capteur CMOS). Enfin, Caroline, Denis, Pascal et Martin s’accordaient pour dire que ce "T2,8 / T4" est un diaph qu’ils utilisent en tournage de manière courante.
Choix du format d’image
2:1 est le format retenu.
C’est à la fois un compromis et une neutralité esthétique entre un format "standard" américain 2,39 et européen 1,85. Aussi, en 2:1, les deux fenêtres (sphérique et anamorphique) sont assez semblables. Leurs nombres de pixels sont proches, leurs définitions apparentes aussi.
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