Papa Sierra, un membre associé très professionnel, fort sympathique et… passionné

Par Philippe Ros, AFC
Pour avoir travaillé pendant un an et demi en tant que superviseur technique avec son directeur, Frédéric Spriet, sur le film Home, de Yann Arthus Bertrand, je vais expliquer pourquoi j’ai soutenu sa candidature comme membre associé.

Home est exactement le type de film où sont réunis tous les ingrédients pour aboutir à de sérieux problèmes de tournage :
Une multitude de mission (plus de 70) dans plusieurs pays où la notion de préparation technique des hélicoptères pour la caméra est parfois assez vague. Un rythme de tournage assez intense entretenu par un réalisateur très… disons… impatient.
A cause d’un agenda très serré, il a été impossibilité de changer les optiques ENG pour des optiques dignes d’une projection cinéma. Le système gyro-stabilisé Cineflex est extrêmement sophistiqué. Il ne reçoit que la partie capteur détachable de la caméra. C’est une " boule " très légère idéale pour des tournages où les décisions de production se basent sur la logistique et les poids des suppléments bagages.

C’est dans ces moments difficiles que l’on voit si le prestataire est à l’écoute des gens de l’image. Frédéric a accepté que de drôles d’essais se fassent sur le toit de Digimage où nous avons installé les deux boules Cineflex et les avons reliées directement au projecteur DLP 2K de la salle d’étalonnage. Frédéric a joué le jeu et nous a permis de comparer et sélectionner beaucoup d’optiques.
Mais ce qui est le plus atypique, c’est de trouver un directeur de société, pilote de surcroît, avec qui l’on peut discuter aussi bien de rythmique dans un plan-séquence que des qualités cinématographiques de pilotes en Nouvelle-Zélande ou de niveau de bruit et de qualité de codec sur une caméra numérique.

Avec Frédéric, j’ai vraiment apprécié sa capacité de travailler à l’étranger et sa philosophie de préparation des caméras. Il y a de trop nombreuses Cineflex entretenues par des mécaniciens hélico qui ne connaissent rien aux images. Aussi son avis est essentiel pour bien anticiper les tournages.
La connaissance de la prise de vues aérienne dans le monde entier (réglementations aériennes et problématiques d’accrochages) qu’il a partagée avec Tanguy Thuaud, le cadreur principal, a été très utile pour Jean de Trégomain, le directeur de production. Michel Benjamin et Dominique Gentil, les réalisateurs seconde équipe, ont fortement apprécié tous ces points positifs.

C’est là où il y a aussi un point très déterminant chez un prestataire : la façon dont il s’entoure. Et je n’ai pas été déçu.
Frédéric m’a fait rencontrer un DIT qui est pour moi la référence des ingénieurs vision " embarqués " : Stéphane Azouze, un vrai interlocuteur pour un directeur de la photo, aussi à l’aise avec des courbes gamma que des LUTs ou les circuits électriques d’un vieux MI8 sur un héliport improbable. Un DIT qui connait l’étalonnage et qui est un véritable allié sur des problématiques d’image.
L’année dernière, avec Frédéric, nous avons longuement discuté de ses prochains investissements et j’ai été très heureux d’apprendre qu’il avait choisi l’Alexa M et les optiques Canon.

Vous avez compris, je pense que l’AFC vient d’accepter un membre associé très professionnel, fort sympathique et… passionné.

Pour information, vous trouverez sur mon site la description par Stéphane Azouze de son travail sur Home, cliquez sur " Technical details " en bas à droite.