Parution de "Réflexions autour de la composition d’une image", un essai de Frédéric Serve, AFC
Frédéric Serve guide le lecteur à travers un périple intellectuel, de la neuroscience à l’histoire de l’art, en passant par les mathématiques, pour dévoiler les critères tangibles de la composition harmonieuse d’une image. On devient ainsi enquêteur : chercher avec lui les "lois" d’une bonne composition et apprendre à discerner, comprendre et finalement ressentir la véritable essence de l’organisation d’une image.
Réflexions autour de la composition d’une image est bien plus qu’un livre, c’est une révélation pour les esprits acérés et curieux.
Extrait
« Je vais ici faire appel à ma propre expérience de chef opérateur de cinéma (c’est-à-dire mon expérience de cadreur – en plus de directeur de la photographie). Je suis en tournage et imaginons que je prépare un plan large d’une scène (par exemple). Je "pose un cadre" en définissant une place pour la caméra, un certain objectif, une certaine distance au sujet. Et là, ce cadre me satisfait, il satisfait également le-la réalisateur-trice. Tant mieux. Mais à un autre moment, je pose un autre cadre et là, il ne me-nous satisfait pas. Non pas pour ce qu’il montre ou ne montre pas (ce serait la question du hors champ et ce n’est pas notre sujet ici), mais pour quelque chose de plus insidieux, de moins définissable à priori. Il y a un truc qui ne fonctionne pas, ça ne me-nous plait pas… On le voit, il y a quelque chose qui cloche et qui semble peu lié à une conscience raisonnée, quelque chose de l’ordre du faire. Il y aurait un ordonnancement plus "naturel" qui échapperait à toute démonstration logique.
D’où vient le fait que telle ou telle image d’Henri Cartier Bresson, ou telle ou telle peinture de Vallotton semble rassasier cette nécessité d’ordonnancement ? Peut-on définir des "règles" ? Ces règles sont-elles naturelles ? Autrement dit, y a-t-il un équilibre qui échapperait à mon apprentissage, qui serait lié à des nécessités plus "animales", plus internes ? Ou bien ces règles seraient le fruit de mes expériences, et – par conséquent – dépendantes de qui regarde ? Ou bien, dit autrement, y a-t-il une universalité dans cet ordonnancement considéré comme réussi ? La composition d’une image obéit-elle à des lois et ces lois sont-elles inhérentes à notre fonctionnement cérébral, ou sont-elles liées à nos habitudes ? »
Réflexions autour de la composition d’une image, de Frédéric Serve
Paru le 1er mars 2024
Vérone Éditions
188 pages