"Perception sensorielle - Des limites infinies ?"

Rencontres de la CST
La CST organise ses prochaines Rencontres, le 5 décembre 2013, à l’Espace Pierre Cardin. Lors de cette nouvelle rencontre thématique, elle s’intéressera à la perception sensorielle. État des lieux des nombreuses possibilités artistiques et techniques actuelles offertes aux cinéastes en regard d’une éventuelle saturation de la perception sensorielle et des coûts économiques qu’elles induisent.

En 125 ans, le cinéma est passé du noir et blanc à la couleur, du 1,33:1 au 2,76:1 et à l’Imax, de l’argentique et du magnétique au numérique, du muet au sonore et du mono au son immersif. Le cinéma étant un art du spectacle véhiculé par un support, toutes ces avancées techniques ont eu pour but d’améliorer à la fois la qualité de ces supports, mais aussi les étapes permettant de fixer une image et un son sur ces supports puis de les restituer le plus fidèlement possible.
Ces avancées ont considérablement amélioré la qualité de l’image et du son afin de permettre aux réalisateurs soit de se rapprocher d’une restitution la plus fidèle possible du réel, soit de leur offrir des possibilités de la dépasser par des artifices de plus en plus subtils dont la fabrication s’avère de moins en moins visible. Certaines avancées techniques furent soit des " révolutions " immédiatement perceptibles par le spectateur (le passage du N&B à la couleur, du muet au sonore) soit des " évolutions " plus subtiles permettant aux réalisateurs d’enrichir leur créativité tout en améliorant le confort du spectateur (l’amélioration de la sensibilité des pellicules, l’augmentation de la bande passante sonore).

Or si la dernière grande " révolution " technique (passage d’un monde argentique et analogique à un monde numérique) a considérablement modifié les us et coutumes de toute une profession, bouleversé les modèles économiques, voir supprimé des pans entiers de l’industrie cinématographique, la modification de la perception du spectacle cinématographique par le spectateur n’a pas été à la hauteur de cette " révolution ". Il nous est apparu intéressant de s’interroger sur cette dichotomie entre perception et avancées techniques et sur une éventuelle saturation de la perception.
Dans un premier temps, après un bref rappel de ce qu’est la perception sensorielle et les sens qui sont suscités lors du spectacle cinématographie nous nous attarderons sur les deux principales perceptions, la perception visuelle et la perception auditive en essayant de définir les limites des récepteurs mis en jeux que sont l’œil et l’oreille. Nous essayerons de comprendre les mécanismes et les limites des carences de nos perceptions (la persistance rétinienne en est un bon exemple), et leurs utilisations (compressions non destructives du signal).

Afin de mesurer le chemin parcouru, nous évoquerons les grandes avancées techniques qui ont modifié la technique cinématographique (prise de vues, de sons, montage, mixage, étalonnage...) et leurs rapports avec les progrès de la diffusion.
À la lumière de ces données de bases nous analyserons les évolutions techniques récentes, de la captation à la diffusion, en les illustrant par des exemples visuels et sonores afin de mesurer l’importance de ces évolutions.
Un échange avec des fabricants permettra de savoir si les outils actuels correspondent aux attentes des utilisateurs et du public, ou les dépassent. Puis nous tenterons de faire un peu de prospective en imaginant ce que seront les outils et standards du futur et si la nécessité de les développer tient du consumérisme ou d’un réel besoin technique apportant une sensible amélioration visible et audible au spectateur. Les questions d’une éventuelle saturation sensorielle et du coût de ces avancées techniques en regard des améliorations qu’elles produisent seront sous-jacentes lors de toutes les tables rondes.

Le grands titres du programme de la journée
Matin

  • 10 heures : Perception visuelle et perception auditive
  • 11h30 : Avant, c’était comment ?

Après-midi

  • Où en est-on aujourd’hui ?
  • Que reste-t-il à réinventer ?
  • La projection de Grigris, de Mahamat-Saleh Haroun, photographié par Antoine Héberlé, AFC – qui recevra le prix Vulcain de l’artiste technicien décerné cette année à Cannes – clôturera ces Rencontres.