Philippe Le Sourd, un homme de goût et de culture de cinéma

Par Rémy Chevrin, AFC
C’était en 1986 et je venais de rencontrer Darius Khondji avec qui j’allais partir travailler pour six ans. Philippe Le Sourd m’avait été présenté par lui : il travaillait comme assistant photographe aux côtés d’illustres artistes.

Nous avions sympathisé, parlé d’image et de cinéma : une ou deux publicités ensemble et le duo s’était formé, Philippe comme deuxième et moi au point. Darius nous emmenait sur de belles aventures : des clips, des pubs (Mondino, Ralph Parson, Pamela Hanson, etc...) mais aussi du long métrage... nous étions bien jeunes et plein d’enthousiasme...
En 1987, un événement fort au moment du tournage de Michel Rozier Embrasse-moi avait scellé une amitié qui jamais ne s’est perdue : nos pères respectifs disparaissaient à quelques jours d’intervalle... un deuil vécu ensemble, un apprentissage difficile à 23 ans... puis le temps du premier film de Caro et Jeunet, Delicatessen, affirmait plus encore le plaisir de travailler ensemble, de forts liens d’image et la même culture de cinéma, quelques courts métrages où nous partagions la découverte de la lumière et du cadre. Enfin, en 1991, l’heure de ma séparation d’avec Darius réunissait Philippe et Darius en une nouvelle équipe jusqu’en 1996, année où Philippe a rejoint la famille des directeurs de la photo...

J’ai toujours vu en Philippe un homme de goût et de culture de cinéma très intimement lié aux grandes intentions de photographie du siècle et son travail remarquable en publicité à travers ses multiples collaborations avec les plus grands réalisateurs de publicités l’a prouvé. J’ai une grande admiration pour son parcours et sa pugnacité et suis ravi donc de le voir rentrer à l’AFC où il saura donner un ton et un regard fort pour nourrir les questionnements de notre métier.
Bienvenue à toi Philippe !