Plus tard tu comprendras

Plus tard tu comprendras dont le titre du film qui sort en salles ce 21 janvier sera Plus tard, est l’adaptation libre par Amos Gitaï du livre de Jérôme Clément qui porte le premier titre. C’est tout simplement la découverte par Jérôme Clément de faits familiaux sur lesquels sa mère, Rivka Clément (interprété par Jeanne Moreau) a toujours fait silence.

La réalité d’un couple mixte (elle était juive, il était français) pendant la guerre, le certificat d’aryanité que devaient produire les citoyens français, la spoliation plus ou moins consentie des biens des grands parent Gornick, condamnés à fuir en zone libre, puis assassinés à Auschwitz.
Amos Gitaï travaille, en architecte qu’il est de formation, donc sur l’espace, presque plus que sur les personnages qui eux prendront vie et place dans ces lieux. Le lieu du film fut donc un appartement au premier étage de la rue du Dragon (une des plus étroites de Paris) dans un immeuble haussmannien, un immense couloir desservant toutes les pièces, quatre sur rue, quatre sur cour, très vite ce couloir est devenu la colonne vertébrale de notre mise en place, je devrai le parcourir en travellings perpendiculaires, face aux fenêtres le plus souvent, la façade en face était si proche qu’elle renvoyait des écarts énormes d’intensité lumineuse. Gril de fluos, échafaudages permettant des entrées biaisées de faisceaux de 4 et 6 kW, un casse-tête.

Avant tout casser les contrastes, permettre que tout soit dans la courbe, la matière des voilages, la façade en face, les visages des acteurs Jeanne Moreau, Emmanuelle Devos, Dominique Blanc, Hippolyte Girardot.
Grâce à une équipe à laquelle je dois beaucoup, Emmanuel de Morgon, Thibault Charles et leurs renforts à la lumière, Guy-Auguste Boléat à la machinerie, André Chémétoff et Julien Véron à l’assistanat, les plans se sont succédés comme autant de performances dans cet appartement et ailleurs à Evecquemenont, au mémorial de la Shoah, dans les couloirs du Palais de Chaillot.
Cette quatrième collaboration avec Jeanne Moreau m’a encore une fois rapprochée de cette immense actrice ; et cette deuxième collaboration avec Amos Gitaï, bruitée comme on dit maintenant, par des questions de choix de labo pour le shoot final, ne m’empêche pas de penser à un prochain film à ses côtés tant les aventures sont fulgurantes.
Jérôme Clément a écrit un livre de ce tournage : Maintenant je sais aux éditions Grasset.

Technique

Pellicules : Kodak
Caméras : Xterà (TSF Caméra), A-Minima (Aaton)
Rushes : Scan Lab
Etalonnage numérique : Richard Deusi
Copies : Augustus Color Rome