Publication de "Bonello/Rouaud, Souvenirs de l’Apollonide"

Rencontre avec Bertrand Bonello et Fabrice Rouaud autour du film "L’Apollonide, souvenirs de la maison close"

AFC newsletter n°258

Après plus d’une vingtaine de brochures consacrées à l’art du montage sous toutes ses formes, Les Monteurs associés (LMA) viennent de faire paraître leur dernière publication qui reprend la transcription d’une rencontre ayant eu lieu à La fémis en avril 2012 avec Fabrice Rouaud, monteur, et Bertrand Bonello, réalisateur, autour du travail de montage de L’Apollonide, souvenirs de la maison close.

Pour l’anecdote, on y apprend pour commencer que Fabrice Rouaud « voulait être chef opérateur comme la plupart des gens qui en sortant du lycée veulent faire du cinéma. » Pour cela, il étudie à Ciné-Sup, à Nantes, une école où « l’on avait la possibilité de passer par tous les postes techniques. J’ai fait chef opérateur et au moment de passer au montage, ça m’est apparu comme une évidence : tout à coup, je me sentais bien et je suis le seul à être resté enfermé un mois alors que tout le monde en avait marre... »

En appendice du dialogue entre Bertrand Bonello et Fabrice Rouaud d’une part, Thaddée Bertrand, Julie Dupré, Mathilde Muyard, Patrice Bazerque, Adrian Claret, Jean-Pierre Bloc, monteurs, et le public d’autre part, on peut lire un texte dans lequel le réalisateur résume, après dix-sept semaines de montage de L’Apollonide... au côté de Fabrice Rouaud, « alternant problèmes et solutions, plaisir et rejet, possible et impossible... » sa propre conception du travail à la table de montage.

« [...] Je ne suis pas très théoricien et n’ai que très peu de certitudes concernant le montage. Deux peut-être...
La première... Le film est plus fort que vous. Une fois tourné, il faut savoir oublier ce que l’on voulait faire initialement pour essayer de comprendre ce que l’on peut faire. Ce que l’on peut voir. Ce que l’on peut donner à voir. [...]
La seconde... Il faut tout essayer. Non pas tout de manière mathématique ou méthodique mais de manière sensitive. Les tentatives les plus improbables et impensables produisent parfois un (petit) miracle ; les solutions les plus visibles et évidentes amènent (souvent) à quelque chose de déceptif. [...]
Et puis surtout... Comment vivre son propre rapport au film ? Entre le ressenti (qui évolue avec l’usure et le hasard) et l’analytique (qui joue des tours, le cinéma n’est pas une science...), comment continuer jour après jour à regarder son film ? [...] »
Extrait de "A presque la fin du montage...", article de Bertrand Bonello paru dans les Cahiers du cinéma n° 663, janvier 2001

Rappelons que l’image de L’Apollonide, souvenirs de la maison close est signée Josée Deshaies et la prise de sons directs, Jean-Pierre Duret.
Assistants montage image : Elif Eluengin et Guillaume Saignol
Montage son : Nicolas Moreau, assisté d’Aude Baudassé.