RAID dingue

Très vite je me suis retrouvé dans l’enceinte du RAID, à Bièvres, en train d’escalader la façade de leur bâtiment principal puis dans le stand de tir pour dégommer des cibles au fusil d’assaut... C’était en juillet 2015, un premier repérage ainsi qu’un bon bizutage.

Ce film s’est déroulé dans une ambiance très particulière parce que, bien sûr, les évènements terroristes étaient omniprésents et nous avons vécu à Bruxelles les attentats de l’hiver dernier alors qu’on reproduisait des séquences quasi identiques à quelques kilomètres de là avec de fausses interventions du RAID.
Malgré tout, le film était très intéressant à tourner surtout avec la difficulté du mélange des genres. Dany est un réalisateur très exigeant et précis et il attachait beaucoup d’importance à la performance et la véracité des séquences d’actions qui étaient pourtant des supports à la comédie. La gageure pour moi était de trouver à la lumière et à l’image d’une façon plus générale un style qui permettait de passer d’un genre à l’autre sans avoir l’impression de faire deux films différents.
Pour ça, mon étroite collaboration avec Hervé Gallet, le chef décorateur, a été primordiale.
Après avoir été longtemps persuadé que la seule issue visuelle du film était en objectifs anamorphiques, Dider Grezes, de Next Shot, m’a proposé d’essayer une série de Leica Summilux. Les essais ont été concluants et sans appel en projection, tant le contraste, allié à la douceur et à la qualité du flou, nous a convaincus, Dany et moi.
Un des gros chantiers du film était la séquence de fin au château de Vaux-le-Vicomte, qui était très complexe vu qu’on devait le détruire complètement pour les besoins du film et que bien sûr le propriétaire n’était pas d’accord ! ☺
Alain Carsoux est rentré en jeu à ce moment-là avec Jérémie Leroux et une stratégie très complexe mélangeant studio, prises de vues réelles sur place, 3D et effets lumineux pour révéler le château dans cette séquence de nuit ont finalement abouti à une fin de film très réussie.

Difficile de parler du film sans évoquer le casting incroyable et juste que Dany à réuni autour de lui et l’idée fabuleuse de confier à Yvan Attal un rôle de bouffon surexcité qu’on ne connaît pas dans sa filmographie.
D’un point de vue technique, j’ai utilisé des caméras Arri Alexa Mini de chez Next Shot en 3K.2, le RAW n’étant pas encore prêt pour ces caméras quand on a commencé. Des grues de chez Cinesyl, de la lumière de chez Transpalux et des drones de Globe Droner et ACS France.
Je voulais aussi souligner l’implication décisive pour la réussite du film des gens du RAID, qui nous ont aidés et reçus avec beaucoup d’attention et de gentillesse dans leur fief, pourtant en pleine période d’état d’urgence.

Dans le portfolio ci-dessous, quelques photogrammes issus de RAID dingue.

Portfolio

Crew

Chef op’ 2e équipe : Olivier Mandrin
Opérateur Steadicam et deuxième caméra : Manu Alberts
1ers assistants caméra : Marie-Laure Prost, Didier Schokkaert
Chef machiniste : Bruno Durand
Chef électricien : Dirk Van Rampelbergh

Technical

Matériel caméra : Next Shot (Arri Alexa Mini, optiques Leica Summilux)
Matériel machinerie : Cinesyl
Matériel lumière : Transpalux
Drones : Globe Droner et ACS France
Régleur Cascades : Alain Figlarz
Etalonneur : Fabien Pascal chez Technicolor