"Repenser la transition numérique", Colloque international Beauviatech

Contre-Champ AFC n°326

À l’initiative de Beauviatech, programme de recherche consistant à étudier et interroger le fonds d’archives de la société Aaton, le colloque "Repenser la transition numérique" se tiendra du 1er au 3 décembre 2021, à l’ENS Louis-Lumière et à La Fémis. Il aura pour objet d’étudier les modalités de passage de l’argentique au numérique, et ses conséquences sur l’ensemble du processus de création en cinéma : des moyens et conditions de tournage à ceux de la postproduction, jusqu’à la diffusion des films.

"Repenser la transition numérique" – Préambule
« Adieu 35 : la révolution numérique est terminée » titraient les Cahiers du cinéma en novembre 2011, marquant la fin d’une époque liée à une certaine forme de cinéphilie fondée sur l’argentique, mais également la fin d’une période de transformation que d’aucuns ont pu considérer comme radicale. Pourtant le terme de « révolution », partagé par une grande majorité des discours sur le cinéma depuis son entrée dans le troisième millénaire, ne rend pas compte des modalités singulières de ce changement de paradigme. En effet, si ce terme charrie avec lui l’idée de rupture et de remise à zéro, force est de constater que « l’ère numérique » se caractérise par une forme d’hybridité, reposant pendant plus d’une décennie sur la cohabitation (plus ou moins harmonieuse) de deux paradigmes techniques quant au tournage et à la diffusion des films. Que ces derniers soient tournés sur pellicule puis numérisés pour le montage (et diffusés également numériquement), ou filmés avec des caméras DV ou HD avant d’être transférés sur un support 35 mm, on constate bien dans quelle mesure « l’ancien » et le « nouveau » monde s’articulent, au point que cette rencontre finisse par constituer un enjeu fort au sein de l’institution cinématographique. [...]

L’ENS Louis-Lumière et La Fémis ont connu cette transition numérique, et ont donc dû adapter leurs méthodes, leur matériel, leurs modalités d’apprentissage ainsi que leur approche théorique du cinéma, à ce bouleversement qui touche autant la technique que l’imaginaire des formes qu’elle permet de déployer. D’où l’importance d’un dialogue nourri avec les professionnels : quatre tables rondes viseront ainsi à mieux saisir, par le biais de la parole des différents acteurs de cette transition (techniciens, fabricants de matériel, cinéastes, collaborateurs divers), les enjeux qui la déterminent
en profondeur.

Parmi les sujets abordés au cours du colloque...
Panel "Machines et métiers"
- "La transition numérique chez Aaton : un rendez-vous manqué ?", Alexia de Mari (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
- "Le numérique aura-t-il à terme raison de l’objectif ?", Pascal Martin (ENS Louis-Lumière)
- "Les essais caméra par les assistants image chez les loueurs : un lieu d’appropriation et d’incorporation des outils numériques du département image dans les productions de fiction", Julie Peruch (EHESS)

Panel "L’impact de la transition sur les formes filmiques"
- "Repenser la transition des trucages numériques : analyse de l’évolution des discours sur la fabrication des VFX en France", Caroline Renouard (Université de Lorraine) et Réjane Hamus-Vallée (Universités d’Évry / Paris-Saclay)
- "La cinématographie virtuelle au prisme de la transition argentique/numérique – Le cas de l’effet ’bullet-time’", Jean-Baptiste Massuet (Université Rennes 2)

Table ronde – "De la pellicule aux fichiers numériques"
Avec la présence (sous réserve) de Martin Roux (directeur de la photographie), Mathieu Vadepied (réalisateur), Sébastien Mingan (étalonneur), Eponine Momenceau (directrice de la photographie et réalisatrice), Camille Toubkis (monteuse).

  • L’inscription doit être effectuée en ligne avant le 30 novembre à cette adresse.