Retour sur le séminaire "Le langage du cinéma, c’est les images", animé par Chris Doyle, HKSC, et Ed Lachman, ASC

Par Laurent Andrieux pour l’AFC

Les 300 places du Multikino étaient remplies, ce mercredi jusque tard dans la soirée, en très grande majorité d’étudiants venus du monde entier pour écouter les deux "cinematographers" stars que sont Edward Lachman, ASC, et Christopher Doyle, HKSC.

A leurs côtés, l’Américain James Laxton (Moonlight, If Beale Street Could Talk), le Danois Jasper Spanning (The Guilty) et le Néerlandais Joewi Verhoeven (Ash).
La rencontre se voulait ne pas être un séminaire mais un "volcan de réflexions", et la star devait être le public. Mais la vraie star de la soirée fût en réalité Christopher Doyle, qui, dans son style inimitable de "Keith Richards de la cinématographie", a inspiré la salle du volcan des réflexions qui l’animent depuis toujours, loin, très loin, de toute considération technique.

Chris a introduit la soirée par la présentation de petits clips - des images magnifiques de paysages quasi abstraites, où l’eau et la terre sont toujours présentes -, surimpressionnés de courts textes interpelant sur les notions d’intention, d’engagement, de confiance, d’émotion et de résonance. « On ne peut travailler qu’avec des gens que l’on aime. Faire un film, c’est une histoire d’amour », déclare-t-il dès le départ.

Les quelques questions posées par Ed Lachman, auxquelles chacun des invités a proposé une réponse, amenaient à s’interroger sur l’approche du travail du directeur de la photographie et de ses relations avec la mise en scène, en allant directement au fond des choses et sans détour : « Quelle peut-être, sur un tournage, votre plus grande source de frustration ? », « Comment préparez-vous un tournage et pourquoi ? », « Quelle différence y a-t-il entre un réalisateur et un directeur de la photographie ? »...
En réponse à certaines de ces questions, Chris Doyle a renvoyé une autre question, celle que Wong Kar-wai lui posait, inlassablement, sur le tournage de In the Mood for Love : « Est-ce tout ce que tu peux faire ? », l’invitant systématiquement à toujours faire plus, à s’engager plus, à donner mais aussi à recevoir plus.

De quoi inspirer largement les "cinematographers" de demain.