Rio Sex Comedy

On a la chance de découvrir avec chaque nouveau film un nouvel univers et dans le cas de Rio Sex Comedy, un pays, une culture et en même temps une vision du monde différents. Pour le pays, c’est le Brésil et Rio de Janeiro et pour l’univers c’est celui de Jonathan Nossiter.
Rio de Janeiro - Photo Lubomir Bakchev
Rio de Janeiro
Photo Lubomir Bakchev


En arrivant à Rio, dès les repérages, j’ai compris le sens du mot déboussolé. Les couleurs, la luminosité et la chaleur en plein hiver, le soleil qui se lève dans l’océan et pour couronner le tout, ma fidèle boussole qui indique toujours le Nord me donnait, cette fois-ci, l’impression d’indiquer autre chose.
On peut tourner plus longtemps lorsque les fenêtres sont au Nord, mais nous n’avons visité que des appartements dont les fenêtres étaient plein Sud. Je me devais de prévenir Jonathan sur la difficulté d’avoir une continuité de lumière avec le soleil du matin et puis celui de l’après-midi, alors que nous filmerions la même scène !

Une fois dans la rue, je ne comprenais rien, mon ombre indiquait le Sud. Et puis le flash ! Tous les cours de géographie. Mais bien sûr ! On est dans l’hémisphère sud ! On a beau le savoir, j’ai peut-être mis deux semaines avant de m’habituer. J’étais vraiment déboussolé.
Après Mondovino, Jonathan avais pris le goût d’une certaine liberté et m’a demandé d’envisager le film à la manière documentaire. Les comédiens seraient plongés dans les vrais univers de leur personnage et nous, avec Matthieu Normand, l’assistant caméra et l’équipe du son brésilienne, devrions nous faire les plus discrets possible.

Après quelques essais avec Digimage, nous avons décidé de partir avec la caméra Sony EX1. J’avais déjà tourné un documentaire avec cette caméra et j’avais découvert plusieurs défauts (impossibilité de caler le zoom, l’utilisation de filtres gris neutres ou polarisant qui la rendaient sensible dans le spectre infrarouge, d’où certains habits noirs devenant rouges, puis bien sûr, la compression importante en long GOP).
Malgré ça, elle s’imposait, à cette époque (il y a moins de deux ans !), comme la caméra qui me permettrait de tourner à Rio de la manière la plus discrète dans les rues et surtout dans les favelas, pour une qualité non négligeable.

Le tournage a duré cinq mois et même si le film était écrit et comprenait 300 séquences, une bonne partie était improvisée. Je suivais cela du mieux possible avec ma caméra, et d’une certaine manière, j’avais l’impression de participer à l’écriture du film.

Le film a été conformé et étalonné chez Digimage par Guillaume Lips.

Portfolio

Équipe

Etalonneur : Guillaume Lips

Technique

Caméra : Sony EX1
Conformation : Digimage