Sage homme

J’ai rencontré Jennifer au printemps 2021. Après avoir mis sa carrière de réalisatrice de long métrage en suspend pendant dix ans, elle projetait de tourner son 3e long métrage en automne. Avec ce film elle parle de rendez-vous manqué, d’ambition perdue, de maternité, de paternité mais aussi d’engagement professionnel et personnel. Ce récit procure une jolie part d’émotion qui se mêle sans cesse à la vie avec humour.

Dés le départ, nous nous sommes entendus avec Jennifer sur des références visuelles venant de terrains très variés. Des comédies anglaises ou US comme Fargo, Billy Elliot ou des comédies dramatiques tel que Manchester by the Sea, Three Billboards, Judas and the Black Messiah ou encore le photographe Julien Magre mais surtout la série "Normal People".




Elle souhaitait une image travaillée mais pas esthétisante afin de rester dans une perception réaliste de l’histoire. J’ai rapidement fait des essais comparatifs entre une Alexa Mini LF, une Sony Venice et une RED Monstro. Du côté optique une Série Zeiss Supreme Prime Radiance, une série Blackwing Transciante et une série Cooke S7 afin de chercher quelle combinaison serait la plus adaptée au look que nous voulions donner au film.
A l’issue de ces tests, suite à une projection à l’aveugle, Jennifer et moi avons décidé d’utiliser l’Alexa Mini LF, son rendu nous semblant le plus proche de ce que nous cherchions en terme de contraste et de colorimétrie. D’un point de vue optique notre choix s’est de suite porté sur la série Zeiss Supreme Prime Radiance qui apportait douceur et piqué à la fois, avec en plus le côté flare des Radiance qui nous plaisait beaucoup et évitait un aspect trop lisse.

Par la suite, nous avons pu à de nombreuses reprises échanger sur comment filmer Sage homme.
Il en est ressorti une envie d’un mélange de caméra portée mais avec sobriété, de dolly directement sur le sol, à l’épaule, sur tête ou avec un Ronin et une tête à manivelles.
Nos choix de méthode s’adaptant à chaque séquence en alternant en fonction de l’état d’humeur de Léopold, le personnage principal afin de mettre en avant sa fragilité du moment, sa tristesse ou au contraire son harmonie avec le nouveau milieu dans lequel il évolue.


Il en a été de même pour l’utilisation du grand capteur de la Mini LF. Je l’ai poussée à ses limites avec un diaph très ouvert quand nous souhaitions mettre la solitude du personnage en évidence. Inversement j’ai donné plus de profondeur dans les scènes où il commence à s’intégrer au groupe.


L’enjeu pour moi a été de rendre cinématographique le visuel d’un hôpital en flirtant en permanence avec les limites du réalisme. Jennifer m’a vraiment encouragé dans cette direction et je suis très heureux de cette collaboration. Evidement cela n’a pu se faire que grâce au concours du chef déco Jean Marc Tran Tan Ba qui a su mettre son talent et son ingéniosité au service du film. Il a reconstitué hôpital et maternité dans un niveau désaffecté d’une école supérieure de Nancy, ce qui nous a donné une grande marge de manœuvre pour le tournage.
Je dois aussi souligner le travail incroyable de l’équipe Ciné Bébé en charge des prothèses de hanches et des faux bébés qui ont permis de tourner les scènes d’accouchement. Le résultat final est vraiment impressionnant de réalisme et d’authenticité alors qu’aucune image n’est issue d’une situation réelle ni de VFX.


Sage homme
Réalisation : Jennifer Devoldere

Scénario : Jennifer Devoldere et Cécile Sellam

Directeur de la photographie : Jean-Francois Hensgens AFC, SBC
Chef décorateur : Jean-Marc Tran Tan Ba
Cheffe costumière : Emmanuelle Youchnovski
Montage : Virginie Bruant

Son : Ivan Dumas

Crew

Premier assistant opérateur : Sarah Ben Saïd
Deuxième assistant opérateur : François Valin
Chef électricien : Xavier Cholet
Chef machiniste : Renaud Fidon
Etalonnage : Richard Deusy

Technical

Matériel caméra : TSF Caméra (Arri Alexa Mini LF et série Zeiss Supreme Prime Radiance)
Matériel éclairage : TSF Lumière
Postproduction : M141

synopsis

Après avoir raté le concours d’entrée en médecine, Léopold (Melvin Boomer) intègre par défaut l’école des sage-femmes en cachant la vérité à son entourage (notamment son père interprété par Steve Tientcheu).
Alors qu’il s’engage sans conviction dans ce milieu exclusivement féminin, sa rencontre avec Nathalie (Karin Viard), sage-femme d’expérience au caractère passionné, va changer son regard sur cet univers fascinant et bouleverser ses certitudes.