Scriptes, l’âge d’or...

AFC newsletter n°260

Un petit clin d’œil amical au travail manuel des scriptes, à l’écriture appliquée de leurs rapports de production quotidiens, aux pleins et aux déliés des lettres et chiffres couchés avec amour sur leurs cahiers. Au détail près que le susdit âge d’or en apposition qualifie un homonyme, premier mot du titre d’un ouvrage de Steven Heller et Louise Fili, Scriptes - L’Age d’or du lettrage d’inspiration manuscrite, consacré aux caractères d’imprimerie imitant l’écriture cursive.

Dans le bulletin n° 4, 2011 des Bibliothèques de France, Yves Desrichard avertit :
« Il convient de prévenir d’emblée les âmes sensibles, collectionneurs compulsifs de liseuses, de tablettes et autres accessoires électroniques de lecture, que cet ouvrage n’est pas pour eux, mais plutôt pour les nostalgiques de la typographie à l’ancienne. Ce livre propose en effet, et en images essentiellement, l’histoire des écritures scriptes, "enfant naturel" du "caractère romain" et de "l’écriture manuscrite", en somme des caractères d’imprimerie imitant l’écriture manuscrite – en bref et pour faire simple, la transcription typographique de l’écriture manuscrite, dans un temps où l’on écrivait encore – temps où, pour le coup, seuls les pervers et les gauchers (qui constituent deux espèces différentes) utilisaient l’écriture scripte pour se faire mieux comprendre de leurs lecteurs. [...]

Exemple de caractère typographique Médicis, Fonderie Deberny et Peignot, Paris, 1925
Exemple de caractère typographique Médicis, Fonderie Deberny et Peignot, Paris, 1925

Ces polices fleurent bon les cahiers d’écolier, les publicités pour le Banania, pour le beurre centrifuge, Line Renaud (mais oui) et le quinquina. Les centaines de magnifiques reproductions proposées, pour un prix somme tout modique, font de l’ouvrage un must résolument vintage, en attendant (sans trop d’illusions) que les susdites liseuses puissent nous proposer en "plug-in" des typographies aussi inventives, aussi poétiques, aussi luxuriantes. »