"Sicko", le film polémique de Michael Moore projeté à Cannes

revue de presse

Nouvelobs.com, 19 mai 2007

Michael Moore dénonce dans son nouveau documentaire les failles du système de santé américain. Le réalisateur fait l’objet d’une enquête des autorités américaines après un voyage à Cuba qu’il a effectué avec d’autres personnes dans le cadre du tournage de Sicko.

Le film du réalisateur américain Michael Moore, Sicko, est projeté ce samedi 19 mai en avant-première au Festival de Cannes. Le documentaire fait l’objet d’une enquête des autorités américaines. Le réalisateur a placé par précaution une copie de son nouveau film dans un endroit secret en dehors des Etats-Unis, a indiqué une porte-parole de sa société de production.

« Le film a été placé dans un endroit secret en dehors des Etats-Unis », a affirmé mercredi Sarah Levanson-Rothman, porte-parole de la société Weinstein.
Michael Moore a fait savoir la semaine dernière qu’il était l’objet d’une enquête des autorités américaines après un voyage à Cuba qu’il a effectué avec d’autres personnes dans le cadre de son documentaire, consacré au système médical des Etats-Unis.

Michael Moore a emmené en février à Cuba, pour qu’ils y soient traités, une dizaine de secouristes souffrant apparemment de troubles à la suite des travaux de déblaiement sur le site new-yorkais des attaques du 11 septembre 2001, selon une porte-parole du cinéaste, Lisa Cohen.

Lettre du Trésor
Il est reproché au cinéaste d’avoir ignoré l’embargo instauré par Washington contre Cuba depuis plus de 45 ans, qui interdit aux citoyens américains de dépenser de l’argent à Cuba et donc implicitement d’y séjourner.

Le département du Trésor a envoyé une lettre au documentariste l’enjoignant d’expliquer la raison de ce voyage et les noms des personnes qui y ont participé.
« La date à laquelle la lettre a été envoyée par le Trésor n’est pas une coïncidence et elle suggère que l’administration Bush tente activement de discréditer le film », a déclaré le producteur Harvey Weinstein, cité par un communiqué de sa société.

« Nous avons pris des mesures pour protéger le négatif du film », poursuit M. Weinstein. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer que le film sera montré en avant-première dans son intégralité samedi soir à Cannes », conclut-il.

Le président Bush a été la cible du polémiste dans son film Fahrenheit 9/11, palme d’Or en 2004 à Cannes, qui dénonce les raisons avancées par l’administration américaine pour déclencher la guerre en Irak en 2003.

(nouvelObs.com, 19 mai 2007)