The Smell of Us

Un premier échange par Skype, quelques mois avant le tournage, qui a duré une quinzaine de minutes. Puis lors de notre rencontre à Paris, Larry a tout de suite évoqué ses goûts en matière de lumière, d’un point de vue assez général (photos, cinéma, et dans la vie de tous les jours). Nous nous sommes mis d’accord sur notre méthode de travail, nous devions faire le film en 25 jours.
Hélène Louvart et Larry Clark au travail sur "The Smell of Us" - DR
Hélène Louvart et Larry Clark au travail sur "The Smell of Us"
DR

Sur le tournage, Larry mettait en place la séquence, nous définissions les axes principaux, et la lumière était installée pour la scène dans sa globalité, et non par axe. Très peu de rectifications en cours, sauf pour les plans très serrés, principe sur lequel nous étions d’accord. Nous avons filmé généralement à deux caméras, avec plutôt des focales assez longues, entre le 75, le100 et le 135 mm – alors que dans ses films précédents, Larry a toujours été plus attiré par le 50 mm.
Il regardait en simultané les images sur deux petits écrans, et se rendait assez vite compte de ce qu’il avait obtenu et de ce qu’il pourrait encore obtenir s’il refaisait une autre prise. Quelques scènes au Steadicam, ce qui était pour lui une expérience nouvelle. Nous tournions souvent dès le stade des répétitions, sans avoir " peur de rater ". Et les défauts techniques (décadrage, mises au point hasardeuses) n’étaient pas un problème pour Larry.

Mais finalement, pour moi, la difficulté était de ne pas tomber dans un esthétisme trop attendu. Car " faire du Larry Clark " en travaillant avec Larry, c’était un piège. Et, en même temps, comment ne pas tomber dans une image racoleuse, qui colle à " l’image de Larry Clark " qu’on a déjà vue. J’ai essayé de faire sur ce film ce que je pensais être le plus juste, avec les contraintes de temps, les contraintes de budget, mais sans me bourrer la tête de référence d’images de ses films précédents. Je souhaitais avoir au maximum un regard un peu neuf, si c’est encore possible d’avoir une forme de naïveté visuelle à notre époque… Et c’est ce que j’ai essayé tout au long du tournage, et tout au long de l’étalonnage.

Il y a eu également les séquences où Larry était filmé, et là, je perdais Larry en tant que réalisateur, mais devant moi était Larry comme personnage à filmer, et il m’a donné toute sa confiance dans ces moments-là.
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Le film est sur deux versions de montage. La deuxième est une version plus longue, où Larry intervient plus fréquemment dans le film.

L'équipe image - De g. à d. : Romain Baudéan, Sarah Ben Saïd, Nicolas de Saint Quentin et Aurélie Blin - DR
L’équipe image
De g. à d. : Romain Baudéan, Sarah Ben Saïd, Nicolas de Saint Quentin et Aurélie Blin - DR
  • Lire aussi, dans les Cahiers du cinéma n° 707 de janvier 2015, un entretien avec Hélène Louvart réalisé par Jean-Philippe Tessé.

Équipe

Cadreur 2e caméra et opérateur Steadicam : Eric Bialas
Assistants opérateurs : Nicolas Desaintquentin, Sarah Bensaïd, Aurélie Blin et Romain Baudéan
Chef électricienne : Marianne Lamour, assistée de Sven Meyer et Chloé Bouhon
Chef machiniste : Ahmed Zaoui, assisté de Benoît Bretagne

Technique

Matériel caméra : TSF Caméra (2 Arri Alexa Plus et séries Cooke S4)
Matériel éclairage et machinerie : TSF Lumière et Grip
Etalonnage : Studio l’Equipe (Paris)
Etalonneuse : Alexandra Pocquet