Tu peux garder un secret ?

Cette rencontre avec Robert Alazraki, qui a eu lieu le jeudi 17 avril, dans le quartier de la République, autour d’un jus d’ananas et d’une orange pressée, vous est livrée sous forme de réflexions diverses ayant plusieurs thèmes : la comédie (le jeu, la lumière), le montage (rythme et parti pris particulier à ce genre ?), l’étalonnage numérique (qui reste maître à bord ?). (B.B.)
De gauche à droite : Benoît Bayle, machiniste, Laurence Boccolini, Maxime Héraud, assistant opérateur, Jean-Baptiste Thibaud à la caméra et Robert Alazraki - sur le tournage de <i>Tu peux garder un secret ?</i> d'Alexandre Arcady
De gauche à droite : Benoît Bayle, machiniste, Laurence Boccolini, Maxime Héraud, assistant opérateur, Jean-Baptiste Thibaud à la caméra et Robert Alazraki
sur le tournage de Tu peux garder un secret ? d’Alexandre Arcady

La comédie  : genre particulier, souvent difficile à mettre en images.

Le jeu : « Il m’a paru évident que le rythme du jeu des comédiens suffit à donner le tempo. Pas besoin d’en rajouter en multipliant le nombre de plans. Pour Tu peux garder un secret, les 3 comédiennes non " professionnelles du cinéma " (elles viennent du café-théâtre) – Juliette Arnaud, Corinne Puget, Christine Anglio – ont une telle énergie, un tel rythme dans les dialogues et les mouvements que cela suffit à créer une dynamique extrêmement percutante. J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à percevoir les inter-relations entre ces comédiennes et les comédiens plus habitués à l’écriture cinématographique – Pierre Arditi, Laurence Boccolini, Fanny Cottençon ».

Le montage : « Si le montage est très précipité, on profite moins de la joute verbale. Pourquoi vouloir à tout prix que ça " déménage " au montage sous prétexte de comédie ? »

La lumière : « J’ai essayé de rire avec la lumière. C’est une comédie, profitons-en pour accompagner la provocation du jeu en provoquant avec la lumière. J’imaginais des scènes colorées – surtout pour les boîtes de nuit, décors rêvés pour " rougeoyer " ou " bleuir ". Je n’ai pas pu aller aussi loin que je le désirais. »

L’étalonnage numérique : plusieurs problèmes. Le premier étant la présence de trop de monde dans la salle d’étalonnage. Ensuite la présence quotidienne du réalisateur pour intervenir sur des détails ou des parties d’images (sur des plans de souvent moins d’une seconde), ce qui lui donne l’impression de contrôler son étalonnage mais lui fait perdre sa vision d’ensemble. Un autre défaut de ces merveilleuses machines est la possibilité de travailler sur des images arrêtées, et quelquefois même l’impossibilité de rectifier en mouvement.
En étalonnage chimique, le réalisateur vient voir une copie 0, demande des rectifications, revoit une copie 1, 2…, et ne voit son film qu’en projection.

Tu peux garder un secret est une histoire basée sur un faux secret, qui engendre un quiproquo et qui débouche sur une méprise. C’est l’histoire de deux copines qui vont développer des stratagèmes pour sortir la troisième copine de ce mauvais pas...

Je voudrais remercier ici toute mon équipe habituelle grâce à laquelle je suis content d’être aller au bout de ce film.
Chef électricien : Alain Cousseau
Chef machiniste : André Atellian
Assistants opérateurs : Maxime Héraud, Anna Katia Vincent, Aurélien Dubois, Sarah Boutin
Cadreur, opérateur Steadicam, 2e caméra : Jean-Baptiste Thibaud

Remerciements également à Richard Deusy, le coloriste très sérieux et très agréable du Laboratoire LTC.

Parmi quelques regrets..., beaucoup de décors, 6 semaines et demie de tournage, énormément de plans, deux caméras pas toujours faciles à placer, lumière pour deux caméras pas toujours facile à gérer… Mais comme d’habitude, j’ai oublié les mauvais moments, et je suis même capable d’en rire.
(Propos recueillis par Brigitte Barbier)

Équipe

Chef électricien : Alain Cousseau
Chef machiniste : André Atellian
Assistants opérateurs : Maxime Héraud, Anna Katia Vincent, Aurélien Dubois, Sarah Boutin
Cadreur, opérateur Steadicam, 2e caméra : Jean-Baptiste Thibaud
Etalobnneur : Richard Deusy

Technique

Matériel caméra : Panavision Cinécam, Moviecam,
Optiques : série Cooke S4, pour du Scope sphérique
Pellicules : Fuji 64D et 400
Laboratoire : LTC